DCIM105MEDIADJI_0306.JPG
Amathonte4
OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Amathonte2
Amathonte1
previous arrow
next arrow
 
DCIM105MEDIADJI_0306.JPG
Amathonte4
OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Amathonte2
Amathonte1
previous arrow
next arrow

Chypre- Amathonte

Établi au début du premier millénaire av. J.-C., Amathonte a été l’un des royaumes chypriotes de l’âge du Fer (XIe-IVe s. av. J.-C.) documentés par les sources. Les auteurs grecs transmettent des traditions sur la prétendue autochtonie de ses habitants, dont la langue – dite « étéochypriote », attestée entre le VIIe et le IVe siècle av. J.-C. et transcrite en syllabaire chypriote – défie encore toute interprétation. 
Situé sur la côte méridionale de l’île, peu de kilomètres à l’est de la ville portuaire moderne de Limassol, Amathonte n’a pourtant pas connu d’occupation préhistorique. La région est par ailleurs très riche en sites d’époque néolithique, parmi lesquels certains des plus anciens établissements découverts dans l’île (Parekklisia-Shillourokambos, Agios Tychonas-Klimonas).
Le site s’articule autour d’une acropole, haute de 80 m environ, et d’une ville basse, au sud-est. Les nécropoles s’étendent à l’Est et à l’Ouest du site et, dans une moindre mesure, au Nord. L’acropole est dominée par le sanctuaire de la Grande Déesse Kypria, identifiée dès la fin de l’époque classique à Aphrodite. Le palais des rois d’Amathonte, documentés par les monnaies, les inscriptions et les sources littéraires, se dressait sur le flanc Sud de l’acropole, dans un emplacement stratégique. Le centre urbain était entouré, dès l’époque archaïque, d’une enceinte fortifiée, qui fut restaurée et remaniée à plusieurs reprises durant toute l’antiquité.
Amathonte joua un rôle important dans le conflit pour la possession de l’île opposant, au début de l’époque hellénistique, les Antigonides et les Lagides : base navale antigonide, la ville fut dotée d’un port construit qui ne fut toutefois jamais achevé. Passée définitivement, avec la totalité de l’île, sous le contrôle des Lagides au début du IIIe siècle av. J.-C., Amathonte devint, comme d’autres sites chypriotes, une cité hellénistique. La monumentalisation de ses espaces publics, amorcée dès l’époque hellénistique, se poursuivit à l’époque romaine : temple en calcaire dans le sanctuaire d’Aphrodite sur l’acropole, portiques, fontaines et bains sur l’agora, aqueducs et installations hydrauliques… 
Amathonte fut le siège d’un des évêchés de l’île à l’époque tardo-antique, et ses nombreuses basiliques témoignent d’une période florissante aux Ve et VIe siècles apr. J.-C. ; à celle-ci mirent fin les raids arabes, qui frappèrent l’île au VIIe siècle apr. J.-C. Après des tentatives ultimes de défense, dont garde trace l’imposante muraille médiane de l’acropole, le site fut définitivement abandonné.

Le site d’Amathonte était connu des voyageurs et chasseurs d’antiquités qui, aux XVIIIe et XIXe siècles, l’explorèrent à plusieurs reprises. On rappelle l’acquisition et le transport au Louvre, en 1865, du vase colossal en calcaire qui se trouvait dans le sanctuaire de l’acropole, ainsi que les fouilles du consul américain Luigi Palma di Cesnola (1874-1875), qui menèrent à la découverte de certains parmi les plus beaux objets de la collection chypriote du Metropolitan Museum à New York. Des missions épigraphiques (par M. Beaudouin et É. Pottier, en 1878, et par Paul Perdrizet, en 1896), ainsi que des fouilles du British Museum dans les nécropoles (1893-1894), précédèrent la première véritable fouille scientifique sur le site, celle de la mission suédoise d’E. Gjerstad, qui mit au jour 26 tombes dans la nécropole Ouest en 1930.
La mission archéologique d’Amathonte, placée sous la tutelle scientifique conjointe de l’École française d’Athènes et du MEAE, mène depuis 1975 des recherches de terrain sur la cité antique et sur le territoire environnant. La mission a fouillé plusieurs ensembles monumentaux : le sanctuaire de la Grande Déesse, identifiée à Aphrodite, avec le temple d’époque impériale et une petite basilique chrétienne tardo-antique, sur le sommet de l’acropole ; un établissement palatial, à mi-pente sur l’acropole ; le port submergé ; plusieurs tronçons du rempart. D’autres fouilles moins étendues, ainsi que plusieurs programmes de recherche et une prospection du territoire ont également été réalisés par la mission. D’autres ensembles, notamment l’agora et un quartier d’habitations dans la ville basse, plusieurs basiliques et les nécropoles ont été fouillés par le Département des Antiquités de Chypre, avec lequel la mission entretient des collaborations régulières.
 


Bibliographie

Les travaux effectués sur le site d’Amathonte font l’objet de rapports préliminaires et d’articles qui paraissent régulièrement dans le Bulletin de correspondance hellénique (Open Edition / Persée) et dans le Bulletin archéologique des EFE.
Des ouvrages de synthèse paraissent dans la série Études chypriotes


Quelques ouvrages de référence :



Bases de données

  • Web SIG d’Amathonte
  • Amathonte sur la Chronique des fouilles en ligne (et notices liées)
  • Carte narrative d’Amathonte en ligne (Anna Cannavò, Alexandre Rabot) FR / EN
  • Les manifestations scientifiques enregistrées concernant ce site sont accessibles librement via la playlist Chypre de notre vidéothèque