VAL DES MUSES2020_WEB
ption2lucas
ption1-lucas
default
Akraiphia1lucas
previous arrow
next arrow
 
VAL DES MUSES2020_WEB
ption2lucas
ption1-lucas
default
Akraiphia1lucas
previous arrow
next arrow

Située immédiatement au nord de l’Attique, la Béotie a été organisée dès la fin du vie siècle en une confédération de cités, l’une des plus précoces attestées dans le monde grec. L’organisation politique de la région est bien connue grâce à un passage des Helléniques d’Oxyrhynque, qui décrit la division de la région en districts fédéraux selon un système proportionnel garantissant l’égalité entre les cités, grandes et petites. Pourtant, à partir du ve siècle av. J.-C., la cité de Thèbes accroît son influence sur les autres cités béotiennes. Après la victoire de Leuctres en 371 et les destructions de Platées, Orchomène et Thespies, elle finit par acquérir un statut hégémonique au sein de la région, jusqu’à la bataille de Chéronée (338). En 335, Thèbes est détruite par Alexandre le Grand, ce qui met définitivement fin aux ambitions hégémoniques de la cité.
À l’époque hellénistique, la Confédération béotienne est refondée selon un découpage en sept districts. C’est sous cette forme qu’on la connaît le mieux : le riche corpus épigraphique de cette époque offre un aperçu détaillé de la vie politique, religieuse et militaire de la région. En 171, toutefois, la Confédération est dissoute par les Romains en raison des sympathies pro-macédoniennes de certaines cités. La région est ensuite durement affectée par la première guerre mithridatique, en 86 ; au Ier s. av. J.-C., elle connaît de graves difficultés liées notamment à la présence des armées romaines. Un koinon à vocation essentiellement religieuse, mais jouant aussi un rôle diplomatique en lien avec d’autres koina régionaux, est refondé à la fin de l’époque hellénistique sous la tutelle de Rome. La documentation épigraphique d’époque impériale permet de saisir certains aspects de la vie locale, notamment à travers les pratiques évergétiques : deux cités surtout sont alors prospères, Tanagra et surtout Thespies.
 

Proche d’Athènes et relativement accessible, la Béotie a suscité très tôt l’intérêt des chercheurs de l’École française d’Athènes, ce dont témoignent les publications fréquentes sur la région dès les premières livraisons du BCH. C’est toutefois dans les années 1880 que l’activité de l’École dans la région s’est intensifiée et structurée, autour de deux sites principaux :

  • le sanctuaire oraculaire d’Apollon Ptoios, à Akraiphia, dans le nord de la région. Entre 1884 et 1891, Maurice Holleaux entreprit l’exploration systématique du sanctuaire, conduisant à la mise au jour de nombreux vestiges, notamment le temple, plusieurs édifices et un complexe de citernes, ainsi que plusieurs kouroi archaïques qui firent immédiatement la renommée du site. L’étude fut complétée par une campagne dirigée par Léon Mendel et Gustave Bizard en 1903, puis par de nouveaux sondages en 1922, dirigés par Henri Seyrig et Pierre de La Coste-Messelière. Les recherches furent étendues au sanctuaire secondaire de Castraki et à la ville d’Akraiphia par Michel Feyel et Pierre Guillon de 1934 à 1936, puis par Jean Ducat, Christian Llinas et Yvon Garlan dans les années 1960. Enfin, plus récemment, Christel Müller a repris le dossier dans une perspective plus large, pour mener à bien l’étude de la cité d’Akraiphia, son territoire et ses sanctuaires. Dans ce cadre, une prospection du site urbain au LiDAR a eu lieu récemment, sous la direction de Thierry Lucas.
  • le Val des Muses, à Thespies, où des recherches importantes furent menées par Paul Jamot, puis André De Ridder, de 1888 à 1891. Ces campagnes permirent de mettre au jour les principaux vestiges du sanctuaire des Muses : l’autel, la base des Muses, un grand portique ionique, le théâtre. Les résultats des fouilles sont restés en partie inédits, malgré une publication de synthèse en 1954 par Georges Roux. De nouveaux travaux sont en cours sur le site pour mieux comprendre son agencement et étudier ses monuments, sous la direction de Yannis Kalliontzis et Guillaume Biard.

Bibliographie

Les travaux effectués sur les sites de Béotie font l’objet de rapports préliminaires et d’articles qui paraissent régulièrement dans le Bulletin de correspondance hellénique (Open Edition / Persée) et dans le Bulletin archéologique des EFE.


Quelques ouvrages de référence :