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Dréros est situé à une quarantaine de kilomètres à l’est d’Héraklion (Crète), non loin d’Aghios Nikolaos. Il domine la petite ville de Néapolis, ancienne capitale de la Crète orientale (nome du Lassithi). Composé de deux acropoles séparées par un ensellement, le site occupe une position clé sur la route qui relie la Crète centrale à la Crète de l’est, sur un axe qui passe par les cités de Cnossos, Lyttos, Milatos, Olonte et Lato. La découverte fortuite en 1854 d’une longue inscription livra à la fois le nom de la cité (Δρήρος), sa localisation et le texte du serment de fidélité des jeunes Drériens, en même temps que des informations précises sur les institutions, les cultes et le contexte politique de la fin du IIIe av. J.-C. En 1917 Stéphanos Xanthoudidis entreprend la première fouille sur le site et met au jour, sur l’acropole ouest, un grand bâtiment identifié comme un temple, avec de nombreuses offrandes de bronze. C’est en 1932 que l’École française intervient sur ce site lorsque Pierre Demargne explore la forteresse byzantine de l’acropole est, met au jour l’agora dans l’ensellement ainsi que quelques maisons installées sur les terrasses environnantes. A la suite de la découverte de trois statuettes en bronze martelé, datées de la fin du VIIIe s. av. J.-C., l’éphore Spyridon Marinatos entreprend une fouille d’urgence en 1935 et met au jour le temple archaïque d’Apollon Delphinios à quelques mètres au sud-est de l’agora. En 1936, une fouille franco-grecque permet à Pierre Demargne de dégager une grande citerne d’époque hellénistique devant le temple et à Henri van Effenterre de fouiller la nécropole en contrebas du site, au nord, comprenant vingt-cinq tombes datées entre la fin de l’âge du bronze et l’époque archaïque. De la citerne est extraite une vingtaine de fragments d’inscriptions dont treize émanent de la cité de Dréros, en particulier la plus ancienne loi constitutionnelle de Grèce (650 av. J.-C.), dite de la non-réitération des cosmes, qui interdit à ces magistrats de se représenter à cette fonction avant dix ans

Depuis 2008 une mission franco-hellénique dirigée par Alexandre Farnoux (Sorbonne Université) et Vassiliki Zographaki (éphorie des antiquités du Lassithi) a repris l’exploration du site. Un premier programme établi en collaboration (2009-2013) a permis de lever le plan topographique du site, de conduire une prospection de surface, d’identifier les vestiges antiques dans les zones non boisées et d’ouvrir six secteurs de fouilles, sur l’agora (secteur 1) et la citerne (secteur 2), sur l’acropole ouest (secteurs 3 et 4), sur la pente nord sous l’agora (secteur 5) et sur l’acropole est (secteur 6). Dans un deuxième programme (2016-2020), l’exploration approfondie de l’agora et du secteur 5 a été privilégiée. L’ensemble des opérations de terrain a confirmé l’ampleur des vestiges, mais conservés parfois sous plusieurs mètres de pierres et accessibles dans des conditions difficiles. Ils témoignent de l’importance de la cité de Dréros à l’époque hellénistique, juste avant sa destruction par les Lyttiens à la fin du IIIe s. ou au début du IIe s. av. J.-C.  La phase la plus ancienne d’occupation du site, en dehors de la nécropole, est représentée pour l’instant par un dépôt de figurines animales découvertes sur l’acropole ouest (principalement du VIIIe s. av. J.-C.). Il témoigne d’une activité cultuelle antérieure au temple fouillé par Xanthoudidis, construit au VIIe s. et resté en activité jusqu’à l’époque hellénistique avec des extensions successives. L’époque hellénistique constitue, à l’heure actuelle, la phase d’occupation la plus importante du site. Un ensemble de pièces de cette époque a été repéré au secteur 3 dont une a livré une banquette avec les vestiges d’un sacrifice en cours. Au secteur 5, a été aussi mis au jour un important bâtiment, privé ou public, comportant deux longues pièces de stockage encadrant une salle pavée avec foyer central et vestibule. Il a livré d’importants dépôts de céramique (pithos, vases à boire etc.) et quelques monnaies. L’agora, telle qu’elle apparaît aujourd’hui, avec ses deux ailes de gradins sud et ouest articulées sur un massif construit au pied du temple, à côté de deux pièces à banquette, est aussi d’époque hellénistique. Elle appartient à un ensemble monumental qui associe la construction de la citerne au sud, un mur de terrasse au nord et les deux rangées de gradins. Une rue pavée y donnait accès par le nord-ouest. Enfin, des sondages sur l’acropole est (secteur 6) ont permis de mettre au jour un important ensemble de céramiques d’importation (Chypre, Italie du Sud ou Sicile) datées des XIIe-XIIIe s. et de dégager une partie de la fortification.
Le nouveau programme inscrit au quinquennal de l’EFA prévoit des campagnes d’études et de fouilles en vue d’achever l’exploration de ces deux secteurs, d’en faire la publication et d’en proposer la mise en valeur.

 


Bibliographie

Les travaux effectués sur le site de Dréros font l’objet de rapports préliminaires et d’articles qui paraissent régulièrement dans le Bulletin de correspondance hellénique (Open Edition / Persée) et dans le Bulletin archéologique des EFE.

Des ouvrages de synthèse paraissent dans la série Études Crétoises.


Quelques ouvrages de référence :

  • Claire Tiré et Henri van Effenterre, Guide des fouilles françaises de Crète, École française d’Athènes, 1983 [2e édition], p. 94-96
  • Alexandre Farnoux, Nicolas Kyriakidis et Vassiliki. Zographaki, « Nouvelles recherches à Dréros », RA 2012, p. 179-184
  • Alexandre Farnoux et Vasso Zographaki, «Dréros : cité et sanctuaires», Cretan Cities: Formation and Transformation, Lectures at UCL Louvain, 2010-2012, Florence Gagnerot-Driessen et Jan Driessen (éd.), Aegis 7, 2015, p. 107- 119
  • Βασιλική Ζωγραφάκη, Alexandre Farnoux, Νικόλαος Θάνος, Κατερίνα Μονιάκη, « Όψεις της αρχαίας Δρήρου. Το ελληνιστικό συγκρότημα του τομέα 5 »,  Θέματα Αρχαιολογίας 4(2), Μάιος/Αύγουστος 2020, σ. 166-181.


Les manifestations scientifiques enregistrées concernant ce site sont accessibles librement via la playlist Crète de notre vidéothèque.