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La ville d’Amphissa, localisée à 12 km de Delphes, est située dans une vallée fertile, au débouché de la passe de Gravia qu’empruntait l’une des principales voies de communication entre le Golfe de Corinthe et la Grèce du nord. C’est donc un site d’intérêt stratégique majeur. L’habitat s’est installé au pied d’un éperon rocheux fournissant un point d’appui remarquable à la construction d’une importante forteresse. Cité-Etat dans l’Antiquité, évêché et seigneurie à l’époque des croisades, chef-lieu d’une circonscription de l’empire ottoman puis d’une préfecture de l’Etat grec moderne, Amphissa a connu au moins huit campagnes de fortifications différentes, chaque nouveau programme réaménageant les vestiges plus anciens.
Au IVe s. av. J.-C., Amphissa est une cité-Etat. La ville et son acropole sont réunies dans un système de fortification unitaire qui vise d’abord à protéger les habitants, leurs biens, leurs institutions et leurs sanctuaires. L’acropole est réputée pour ses défenses et parvient même à repousser l’envahisseur romain en 190 av. J.-C. Les gens d’Amphissa sauvent ainsi leurs vies et leurs biens et peuvent bénéficier d’une paix négociée.
Au Moyen-Âge, la signification des remparts a changé. La Quatrième croisade s’empare de Constantinople en 1204 et des chevaliers d’origine française s’emparent de l’antique Amphissa, désormais connue sous le nom de Salone/La Sole. Sur le site de l’acropole s’élève alors le château des seigneurs d’Autremoncourt. Outre le château, seule la partie haute de la ville est fortifiée, afin notamment de contrôler l’accès à la seule source du site.
Après la conquête ottomane, précocement occupée par les nouveaux maîtres de la Grèce, le château et ses pentes font l’objet de plusieurs campagnes de fortifications au XVe et au XVIe afin d’adapter les fortifications au développement des armes à feux. Le château est alors occupé par une garnison qui s’assure de la fidélité d’une ville demeurée à majorité chrétienne.
Après la libération de la ville basse dès le 27 mars 1821, la capitulation du château devant les insurgés le 10 avril 1821 donne à la jeune révolution grecque sa première grande victoire. Démontrant la longue durée des enjeux tactiques, c’est la prise de contrôle par les Grecs de la source fortifiée depuis le Moyen-Age qui emporte la décision.


Aujourd’hui placé sous l’autorité du service archéologique grec (Ministère hellénique de la culture et des sports/fond des revenus archéologiques), le site d’Amphissa est étudié depuis 2019 par une équipe franco-grecque qui bénéficie du soutien de la commission des fouilles du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE – Programme « Fortifications de Locride et de Phocide« ) et de l’École française d’Athènes.

Dans une approche résolument trans-période et interdisciplinaire, l’équipe étudie dans la longue durée, de l’époque archaïque (VIe s. av. J.-C.) à la guerre civile grecque (1946-1949), les rapports entre la ville et ses fortifications d’une part, l’évolution des techniques de fortification de l’autre.

Les recherches consistent en relevés et étude des vestiges. Elles seront complétées par un programme de fouille qui débutera à l’été 2023. Ces travaux permettront de mieux comprendre l’histoire des fortifications du site et l’évolution de leur signification au fil des époques.


 

Bibliographie

Les travaux effectués sur le site d’Amphissa font l’objet de rapports préliminaires et d’articles qui paraissent régulièrement dans le Bulletin de correspondance hellénique (Open Edition / Persée) et dans le Bulletin archéologique des EFE.