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Le site de Dikili Tash se trouve dans le Nord de la Grèce, en Macédoine orientale à environ 2 km des ruines de la célèbre ville antique de Philippes avec laquelle il est historiquement lié. Le toponyme lui-même (en turc « pierre dressée », héritage de la présence ottomane dans la région) fait allusion à un monument funéraire romain installé à proximité immédiate du site. Celui-ci se présente sous la forme d’un tell, colline formée par l’accumulation de débris successifs d’occupation. Avec une superficie d’environ 4 hectares et une hauteur de 17 m, ce tell est l’un des plus grands des Balkans. La majorité des vestiges superposés date de l’époque néolithique (6500-4000 av. J.-C.) et de l’âge du Bronze (3200-1100 av. J.-C.). Le sommet du tell a livré des restes d’époque historique et se trouve coiffé des restes d’un édifice byzantin (Xe-XIIIe siècle ap. J.-C.).

Identifié comme site préhistorique au cours de la Première Guerre mondiale, Dikili Tash sera exploré pour la première fois entre 1920 et 1922 par Louis Renaudin, membre de l’école française d’Athènes, parallèlement aux fouilles de Philippes. Les premières recherches systématiques seront entreprises quarante ans plus tard (1961-1975) par Jean Deshayes et Dimitrios Théocharis. Menées sous les auspices de l’École française d’Athènes et de la Société Archéologique d’Athènes, elles inaugurent un partenariat scientifique franco-hellénique durable et fécond. On a pu ainsi établir une partie de la séquence stratigraphique, allant du début du Néolithique Récent au Bronze Récent, et démontrer que la fin du Néolithique en Macédoine, et par extension dans la plupart des Balkans, précède nettement le début de l’âge du Bronze égéen. Grâce à une série de datations par le Carbone 14, l’une des premières dans ce domaine, l’on a fixé, avec une relative précision, la date et la durée réelle de ces périodes entre environ 5400 et 1100 av. J.-C.
Les disparitions prématurées de D. Théocharis et de J. Deshayes ont entraîné un arrêt provisoire des recherches sur le site, qui ont repris ultérieurement sous la direction de Haïdo Koukouli-Chryssanthaki et René Treuil. L’objectif principal du deuxième programme (1986-1996) était de dégager sur une surface aussi grande que possible des niveaux d’habitations. Cet objectif a été atteint, notamment pour les phases du Néolithique Récent (fin 6e-5e millénaire av. J.-C.), grâce à la découverte de plusieurs unités d’habitation bien conservées (« maison au bucrane », « maison à la plate-forme » dans le secteur V, maisons 1-5 dans le secteur 6), qui ont livré un mobilier abondant, représentant une large gamme d’activités quotidiennes. Parallèlement, l’on a entrepris les premières recherches géomorphologiques sur et autour du tell, afin d’inscrire le site dans son cadre naturel local et régional.
Le troisième cycle de recherches (2008-2016), dirigé par Pascal Darcque, Haïdo Koukouli-Chryssanthaki, Dimitra Malamidou et Zoï Tsirtsoni, a eu pour objectif global de réunir les informations permettant de reconstituer l’histoire du tell, depuis les premières installations humaines jusqu’à l’époque moderne, en combinant une enquête archéologique à la fois minutieuse et de grande échelle, des recherches géomorphologiques de pointe, et des datations C14 ciblées. On est parvenu à retracer l’histoire du site sur près de 8 000 ans.
Le quatrième programme de recherches, sous la même direction que le précédent, est engagé depuis 2019 ; il est inscrit dans le quinquennal actuel de l’EFA. Il vise à clarifier l’histoire du Bronze Récent (1500-1200 av. J.-C.) et à mettre au jour des niveaux témoignant du premier millénaire (6500-5500 av. J.-C.) de l’occupation humaine à Dikili Tash.
La mission franco-hellénique de Dikili Tash a été distinguée en 2020 par le grand Prix d’archéologie de la fondation Simone et Cino del Duca – Institut de France.
 


Bibliographie

Les travaux effectués sur le site de Dikili-Tash font l’objet de rapports préliminaires et d’articles qui paraissent régulièrement dans le Bulletin de correspondance hellénique (Open Edition / Persée) et dans le Bulletin archéologique des EFE.


Quelques ouvrages de référence :



Site web trilingue (français, grec, anglais) dédié à la Mission Archéologique de Dikili Tash : www.dikili-tash.fr
Dikili-Tash sur la Chronique des fouilles en ligne (et notices liées).