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2016-09-THASOS1©EFA_s, E.Miari
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Thasos est la plus septentrionale des îles de la mer Egée. Sa situation stratégique, sur la voie maritime reliant la Macédoine à l’Asie Mineure, au débouché de routes commerciales reliant la côte égéenne à l’arrière-pays thrace, en a fait une escale importante dans l’Antiquité. D’une superficie de 380 km2, l’île est divisée par une chaîne de montagne abrupte, dominée par le mont Hypsarion (1208 m). Son substrat fournit des richesses importantes, exploitées de l’époque paléolithique à nos jours : mines d’ocre, d’or, de fer, d’argent et de cuivre, carrières de marbre.
Au Paléolithique, un habitat est connu au sud-ouest de l’île, près de Liménaria. Du Néolithique jusqu’au début de l’Âge du bronze, les habitats connus sont situés sur les pentes sud et sud-ouest de l’île et le littoral correspondant. À la fin du deuxième millénaire, le principal établissement (Kastri) se trouve à nouveau à l’intérieur de l’île, près du village moderne de Théologos.
La colonisation de l’île par des Grecs de Paros, vers 670 av. J.-C., est un tournant majeur. Les colons, qui s’installent sur le littoral nord de Thasos (aujourd’hui Liménas) auraient été encouragés par un oracle de Delphes et guidés par leur chef Télésiclès – le père du poète Archiloque. Nous avons par ce dernier quelques échos de la conquête de l’île, et de la fondation des établissements de Thrace égéenne dans les décennies qui suivent. En effet la cité fondée par les Pariens prospère rapidement. Elle se dote d’un puissant rempart vers 500, mais accepte la domination perse en 491 et 481. Bien qu’elle rejoigne ensuite la Ligue de Délos, elle se pose en rivale d’Athènes et se révolte contre son hégémonie en 465. C’est cependant un échec qui la contraint à livrer sa flotte et abattre ses remparts. Après les troubles de la guerre du Péloponnèse (que nous rapporte l’historien Thucydide, un temps stratège en garnison à Thasos) elle rejoint la seconde confédération athénienne en 375, et connaît alors une nouvelle prospérité, fondée entre autres sur la viticulture.
À l’époque romaine tardive, la cité connaît plusieurs destructions, couronnées par un séisme qui, vers 620, constitue une rupture majeure dans l’occupation de l’île, dont on sait peu de choses jusqu’à l’occupation génoise des XIV-XVe s. La conquête ottomane de l’île, acquise en 1479, fut contestée à partir de 1770, mais ce n’est qu’en 1912 que l’île rejoignit l’État grec.


La première exploration archéologique de Thasos est l’œuvre des voyageurs du XIXes. qui, plus de quatre siècles après le passage de Cyriaque d’Ancône, se succèdent dans une île où les trouvailles fortuites de sculptures et d’inscriptions sont courantes.
Les fouilles de l’École française d’Athènes débutent véritablement en 1911, sous la direction de Ch. Avezou, Ch. Picard et A. Reinach, alors que l’île est encore ottomane. Les années 1910 sont des années d’intense activité, qui voient le dégagement d’une partie du rempart, de l’arc de Caracalla, du passage des théores déjà partiellement exploré en 1864, d’un angle de l’agora et du temple d’Athéna sur l’acropole.
Depuis lors, plus d’un siècle de fouilles – de plus en plus souvent menées en collaboration avec le service archéologique grec de Kavala – ont fait de Thasos l’une des cités les mieux connues du monde grec sur une aussi longue durée, des débuts de la colonisation jusqu’à l’époque protobyzantine : elles ont permis de mettre au jour le rempart, l’ensemble de l’agora (fouillée entre 1948 et 1955) et de ses dépendances, les principaux sanctuaires de la cité (ceux d’Athéna, Apollon, Héraclès, Artémis, Dionysos, Poséidon), le théâtre, des quartiers d’habitations, un ensemble monumental d’époque impériale, plusieurs basiliques et villas protobyzantines, ainsi que les nécropoles extra muros. En dehors du centre urbain, diverses installations du territoire ont été explorées (fermes, ateliers de potiers, phares, tours), ainsi que le site des carrières d’Aliki, exploité de l’époque archaïque à l’époque protobyzantine.
 


Bibliographie

Les travaux effectués sur le site de Thasos font l’objet de rapports préliminaires et d’articles qui paraissent régulièrement dans le Bulletin de correspondance hellénique (Open Edition / Persée) et dans le Bulletin archéologique des EFE.

Des ouvrages de synthèse paraissent dans la série Études thasiennes.


Quelques ouvrages de référence :

  • Yves Grandjean, François Salviat, Guide de Thasos, Athènes, École française d’Athènes, 2000.  FR / GR
  • Julien Fournier, Patrice Hamon, Natacha Trippé Thasos, Dix siècles gravés dans le marbre. Une brève histoire au fil des inscriptions, Athènes, École française d’Athènes, 2020. FR / EN / GR
  • Michèle Brunet, Anne Coulié, Patrice Hamon, Bernard Holtzmann, Jean-Yves Marc, Arthur Muller, Olivier Picard, Heurs et malheurs d’un Eldorado antique, Éditions Picard – Actes sud, École française d’Athènes, 2019 FR / DE

Web SIG de Thasos.

Les manifestations scientifiques enregistrées concernant ce site sont accessibles librement via la playlist Nord de la Grèce de notre vidéothèque.