Fouilles et prospections
Trois opérations de terrain principales, impliquant des campagnes de fouilles récurrentes, sont menées à Thasos, en collaboration avec les éphories de Kavala.
Depuis 1996, l’EFA mène la fouille et l’étude des abords Sud de l’agora : un vaste espace bordant l’agora au Sud, au contact de la principale artère de la cité, qui relie le sanctuaire de Dionysos à celui d’Héraklès en passant par le passage des théores. Une vaste cour à péristyle, dotée au centre d’un dallage de marbre entourant un puits, était bordée au Sud-Est et au Sud-Ouest par deux corps de bâtiments comprenant des pièces (ateliers, boutiques) et au Nord-Ouest par un dispositif encore mal connu. Le côté Nord-Est était fermé par le mur arrière des portiques délimitant l’agora, un passage ionique monumental permettant la communication entre les deux espaces. L’Édifice à la cour carrée abritait à l’époque impériale les activités marchandes de la cité, à la manière du macellum des villes romaines. Les dernières campagnes ont fait progresser la connaissance de l’élévation des bâtiments et permis d’étudier l’articulation de cet ensemble à la « cour aux cent dalles », située au Sud ; elles ont fait apparaître également qu’un ensemble au plan sensiblement identique existait sans doute déjà à l’époque hellénistique.
En collaboration avec le service archéologique grec de Kavala (18e Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques, 12e Éphorie des antiquités byzantines), l’EfA poursuit la fouille et l’étude des abords Nord de l’Artémision. Un sondage ancien a révélé que ce secteur d’habitation, situé à la fourche de deux rues, recélait une stratification de plus de 7 m. d’épaisseur par endroits, retraçant tout l’histoire antique de Thasos depuis le viiie s. av. J.-C. jusqu’au début du viie s. apr. J.-C. Les campagnes récentes ont permis de dégager l’ensemble d’une vaste demeure des ve et vie s. apr. J.-C., organisée autour d’une cour centrale, et reprenant largement le plan d’un édifice plus ancien. Elle donne lieu à l’étude de très nombreuses trouvailles animales et végétales, mobilières (céramique, monnaies) et architecturales (mosaïques, tuiles, éléments de remploi en marbre). Des sondages profonds devraient permettre d’explorer, à l’avenir, les niveaux d’époque archaïque.
Études et synthèses
L’ampleur des découvertes faites au cours d’un siècle de fouilles suscite également l’élaboration de corpus documentaires exhaustifs, par catégorie d’objet ou de matériau, assortis de synthèses archéologiques et historiques : les travaux sont en cours dans les domaines de la céramique et des timbres amphoriques, de la coroplathie, des terres cuites architecturales, de l’instrumentum votif, de la numismatique, de la sculpture et de l’épigraphie.
© EfA / Julien Fournier