23 juin – 13 juillet 2021
La mission qui s’est déroulée du 23 juin au 13 juillet sous la responsabilité d’Anne Coulié, conservatrice en chef du patrimoine au musée du Louvre, constitue un point d’étape important dans l’étude de la céramique orientalisante (VII-VIe siècles av. J.-C.) produite à Thasos, colonie de Paros. Depuis 2003, des missions annuelles inscrites dans les programmes de recherche de l’École française d’Athènes ont permis de grossir très substantiellement le corpus qui est passé de quelques 200 individus à environ 3000 fragments recomposés en plus de 700 individus. La recherche d’une forme d’exhaustivité a ici son importance, car Thasos est Le site de référence pour la céramique orientalisante locale qui a été peu exportée. Par ailleurs, la question des importations pariennes a été approfondie, non seulement parce que le matériel trouvé à Thasos donne un éclairage nouveau sur les productions de la métropole, mais aussi parce que ces importations comptent parmi les plus anciennes céramiques grecques trouvées sur le site : il s’agit donc d’une documentation privilégiée pour préciser la date de fondation de Thasos.
L’objectif principal de la mission 2021 était d’organiser la dernière grande campagne photographique professionnelle. Trois jours pleins (du 5 au 7 juillet) ont été dédiés aux prises de vues et environ 400 clichés ont été réalisés dans la réserve du musée. La difficulté de rendre le volume de certains ensembles très fragmentaires, parfois de taille monumentale, qui gagnent à être présentés dans leur position naturelle, à la verticale, a occasionné des séances de montage longues et difficiles
Grâce à une collaboration fructueuse avec le musée, il a été possible de photographier des oeuvres exposées pour lesquelles on ne disposait pas d’illustrations en couleur.
La mission avait aussi pour objectif d’avancer sur la question des profils. 41 nouveaux profils ont été dessinés sur place, puis encrés. Par ailleurs, 309 anciens profils ont été repris dans un souci d’harmonisation (ajout des échelles manquantes, rectifications des numéros d’inventaire dont la saisie devait être uniformisée dans les cartouches, selon les codes adoptés dans le catalogue, afin de rendre possible les recherches des utilisateurs).
Enfin, un dernier volet de la mission concerne le comptage de fragments détériorés ou moins significatifs qui ne seront pas documentés dans la publication en dehors de cette opération de comptage. Près de 700 fragments de l’Artémision sont concernés et ont été recensés.
Le travail fourni en 2021 permettra d’avancer, les années qui viennent, dans la rédaction du manuscrit et le montage des planches avant de revenir faire les dernières vérifications sur place.