Mission de terrain de l’EFA : Délos. Programme GAD 2021

Mission d’étude du programme « Géologie et architecture à Délos »
5 mai – 4 juin 2021


 
Le programme ANR « Géologie et architecture à Délos », qui a débuté en novembre 2018 sous la direction de Jean-Charles Moretti, a pour finalité d'étudier toutes les étapes du traitement de la pierre dans l'architecture antique de l’île, de son extraction en carrière à sa mise en œuvre. Il rassemble des chercheurs et des ingénieurs de cinq équipes : le Centre Alexandre Koyré, l’École française d’Athènes, l’Institut de recherche sur l’architecture antique, l’Institut des sciences de la terre de Paris et le Muséum national d’histoire naturelle.

La mission de 2021 est prévue pour se dérouler en deux temps, au printemps puis en été. Le premier séjour a deux objectifs. L’un, qui a déjà été atteint, était de réaliser près d’une centaine de prélèvements de marbre sur des blocs d’architecture de temples, de trésors du sanctuaire d’Apollon, de portiques, de maisons et de magasins. Ces prélèvements feront l’objet de trois types d’analyses : minéralogiques, géochimiques et isotopiques.

L’autre, qui est en cours de réalisation, vise à l’évaluation des volumes des différents types de roches mis en œuvre dans les monuments publics d’époque archaïque, classique et hellénistique. Le travail a commencé dans les sanctuaires d’Apollon et d’Artémis et dans le Dromos conduisant aux propylées sud. Il a déjà permis de montrer que du marbre de Tinos a été importé dès l’époque archaïque et que du marbre de Kéos a très probablement été mis en œuvre dans le monument qui porte le numéro 48 dans le Guide de Délos de Ph. Bruneau et J. Ducat, ce qui lève tous les doutes sur son identification, avancée par G. Roux, avec la salle de banquet des Kéiens mentionnée par Hérodote IV 35. Le marbre de Kéos a été utilisé en plaquettes dans le soubassement du monument, qui est principalement construit en gneiss de Rhénée. L’impact visuel des empilements faits avec ce marbre gris foncé entre les gros blocs de gneiss gris ou jaune sable était très fort, alors même que le volume de roche utilisé était très faible (0,72 m3).



L’extrémité ouest du mur sud de l’hestiatorion des Kéiens (GD 48) : parement composé de grands blocs de gneiss de Rhénée et d’empilements de plaquettes de marbre de Kéos (cliché EFA, J.-Ch. Moretti)