Activités de terrain de l’EFA : Palais de Malia 2017

 

Mission de terrain Palais de Malia (Crète)
Printemps 2017

 
Au printemps 2017 les travaux au Palais de Malia se poursuivent pour la quatrième année consécutive, sous la direction de Maud Devolder. Les recherches s’organisent en trois volets : l’étude architecturale des ruines, le relevé photogrammétrique et par scanner laser des murs de l’édifice et l’étude de la stratigraphie et du matériel des sondages menés par Olivier Pelon. Elles visent à rassembler les informations et la documentation graphique nécessaires en vue de la publication finale de l’édifice. La mission 2017 bénéficie du soutien de l’École française d’Athènes, de la Fondation Onassis, de la Fondation Gerda Henkel, de l’Institute for the Study of Aegean Prehistory et du groupe de recherche AEGIS (UCLouvain/INCAL/CEMA).

Figure 1 – Vue de la façade nord du ‘Donjon’ ou Quartier V’ dans l’aile nord-ouest du Palais (cl. K. Papachrysanthou) ©EFA



1- Étude architecturale des ruines (fig. 1)
L’étude du Palais de Malia vise à mettre en évidence la séquence architecturale de l’édifice, afin de rassembler et comprendre les indices relatifs à l’existence d’un ‘Premier Palais’ ou ‘Palais Protopalatial’ (1900-1700 av. J.-C.) détruit vers 1700 av. J.-C. et à sa reconstruction sous une forme nouvelle après cette destruction. Le ‘Second Palais’ ou ‘Palais Néopalatial’ est en effet édifié en incorporant de nombreux éléments architecturaux voire des pans de murs entiers appartenant au premier édifice. En plus d’explorer l’évolution architecturale de l’édifice, cette étude permet de restituer les principaux éléments caractéristiques d’un « Palais » à ses origines, ce que l’importance des reconstructions néopalatiales à Phaistos et des restaurations modernes à Knossos rend difficile sur ces sites. En lien étroit avec l’établissement de cette séquence architecturale, l’étude se concentre également sur l’observation des matériaux et techniques de construction minoens. Ainsi, la fonction des marques de maçons au sein du Palais est envisagée, de même que les traits liés à la construction des murs en briques et au degré de spécialisation des bâtisseurs. Ces travaux sont réalisés par Maud Devolder, en collaboration avec Marta Lorenzon, responsable des analyses géoarchéologiques portant sur des échantillons de briques.

 

Figure 2 – Assemblage des scans au Palais (G. Cantoro) ©EFA

 

2- Relevé photogrammétrique et par scanner laser (fig. 2)
Parallèlement à l’étude architecturale du Palais, les orthophotos de 65 murs ou portions de murs du Palais (longueur totale 585 m) sont réalisées par photogrammétrie et scanner laser 3D (fig. 2). Il s’agit d’une méthode non destructive qui consiste en l’enregistrement de la surface des murs sous la forme d’un nuage de points dont les coordonnées tridimensionnelles sont acquises automatiquement et selon une trame régulière, sans contact. Un appareil photographique intégré au scanner permet d’ajouter au nuage de points les couleurs réelles de l’objet. Certains des murs à relever se trouvant dans des espaces étroits au sein du Palais, l’utilisation du scanner 3D est complétée par un relevé photogrammétrique, qui s’appuie sur la combinaison de prises de vues terrestres. Les orthophotos ainsi produites serviront de base à la réalisation d’élévations qui permettront d’une part d’étayer la publication de l’étude architecturale, et d’autre part d’archiver l’état actuel du Palais. Ce travail est effectué par Gianluca Cantoro de l’IMS-FORTH, assisté de Stefania Michalopoulou.
 

   

Figure 3 – Étude de la céramique et extrait des carnets de fouilles d’O. Pelon ©EFA



3- Étude de la stratigraphie et du matériel issu des sondages menés par Olivier Pelon (fig. 3)
La stratigraphie des sondages menés par Olivier Pelon de 1964 à 1992 au sein du Palais est établie sur la base des carnets de fouilles de l’archéologue et de la documentation déposée aux archives de l’École française d’Athènes. Elle permet de réexaminer les contextes mis au jour sous les niveaux les plus récents de l’édifice et contribue d’une part à fixer les phases de sa séquence architecturale dans la chronologie minoenne, et d’autre part à dater les vestiges antérieurs à la construction du Palais. Bien qu’Olivier Pelon ait régulièrement publié les rapports de ses sondages dans les Chroniques du BCH et produit plusieurs articles de synthèse sur les contextes les plus significatifs, cette nouvelle étude permet d’alimenter notre connaissance de la séquence stratigraphique, céramique et chronologique du Palais en reprenant de manière exhaustive et systématique les couches explorées et le matériel qui en est issu. Cette étude est menée par Ilaria Caloi (céramique), Tristan Carter (obsidienne) et Maud Devolder (stratigraphie), et avec l’aide de Roxane Dubois.