Apollonia d’Illyrie – Recherches en cours

Apollonia d’Illyrie – 2020, Recherches en cours du programme franco-albanais

La mission archéologique franco-albanaise d’Apollonia d’Illyrie poursuit ses travaux en 2020, dans le cadre du programme quadriennal 2017-2020 du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères et des programmes quadriennaux 2017-2021 des Écoles françaises d’Athènes et de Rome. En partenariat étroit avec l’Institut archéologique de Tirana, le programme associe également l’USR 3155 Institut de recherche sur l’architecture antique et l’UMR 8546 AOROC.
Le programme de l’année 2020 a été partiellement modifié en raison de la situation sanitaire internationale : la campagne de fouille de l’été n’a pas pu avoir lieu, mais les études se sont poursuivies et les activités de formation et de valorisation ont été favorisées.
 

L’architecte M. Huille esquisse sur sa tablette le relevé architectural de la courtine avec une élévation en briques.Étude architecturale du rempart

Nicolas Genis (EFA) a réalisé une mission d’étude architecturale de grande ampleur, sur le modèle de celle déjà conduite au printemps 2019. Après les secteurs de la porte nord-est et de la porte sud en 2019, les opérations de relevés architecturaux ont concerné en 2020 le grand secteur du rempart est, de la porte est jusqu’au soubassement du monastère de Sainte-Marie.
La collaboration entre Nicolas Genis, archéologue et historien, membre de l’École française d’Athènes, et Magali Huille, architecte, ne se limite pas aux opérations de relevé architectural, mais permet aussi d’approfondir l’analyse architecturale détaillée du rempart, première étape de l’étude historique plus large. Tous ces travaux ont vocation à nourrir une future monographie sur le rempart d’Apollonia.
 

Préparation des publications

L’avancement de la préparation des publications monographiques des fouilles de 1994-2016 est le chantier prioritaire depuis plusieurs années. Le plan général de publication, revu en 2019, prévoit désormais trois gros volumes traitant d’ensembles céramiques, selon une division chronologique :

  • Ensembles céramiques d’Apollonia d’Illyrie, 1. L’époque archaïque et classique. Les contextes de la ville haute (fouilles 2006-2014), par Stéphane Verger

  • Ensembles céramiques d’Apollonia d’Illyrie, 2. L’époque hellénistique. Les contextes de la ville haute (fouilles 1994-2014), par Cécile Rocheron

  • Ensembles céramiques d’Apollonia d’Illyrie, 3. L’époque romaine impériale. Les contextes du secteur G (fouilles 2009-2016), par Marie-Hélène Barrière

Les manuscrits de ces volumes seront soumis aux publications de l’École française d’Athènes, pour figurer dans la collection des « Recherches archéologiques franco-albanaises » (RAFAL).
En parallèle se poursuivent les travaux pour les volumes consacrés aux différents secteurs de prospection et de fouille :
  • Le secteur G : la topographie générale et le grand collecteur d’eaux usées, par Jean-Luc Lamboley, Altin Skenderaj et alii

  • Recherches sur la ville haute (2004-2014), par Saimir Shpuza, Stéphane Verger, Philippe Lenhardt, François Quantin et alii

  • L’accès occidental à l’agora hellénistique (fouilles de 1994-2006), par Jean-Luc Lamboley, Altin Skenderaj et alii

 Enfin, des études thématiques ont été mises en chantier en vue de publications monographiques :
  • Les décors d’architecture de la ville haute (fouilles 1994-2014), par François Quantin et Philippe Lenhardt

  • La coroplastie d’Apollonia d’Illyrie, par Belisa Muka

  • Pratiques scripturaires à Apollonia d’Illyrie, sous la direction de François Quantin

 

Prospections électriques et topographie générale

Puisque la restitution complète de la topographie urbaine est un des objectifs principaux de la mission albano-française depuis sa création, des prospections géophysiques avaient déjà eu lieu à Apollonia dans les années 2000 : grâce à elle, un plan général de la ville avait été élaboré et il orne le panneau à l’entrée du site.
L’amélioration des techniques de prospections électriques ainsi que la précision des questionnements justifiaient de faire de nouvelles campagnes de prospections. Une première a eu lieu en 2019 et a porté sur la ville basse. Une seconde aura lieu fin 2020 ou début 2021 et concerna l’acropole nord et ses abords ainsi que la terrasse de la fontaine monumentale. Toute la moitié nord de la ville devrait ainsi être entièrement couverte.
L’analyse et le traitement des données des prospections de 2019 ont déjà donné des résultats très intéressants pour l’interprétation de l’organisation urbaine d’Apollonia et la répartition des îlots, aussi bien dans la ville basse que dans la ville haute.
 

Valorisation de la recherche et médiation culturelle

Dans le cadre du partenariat de formation existant entre l’UMR 8546 AOROC et CY Cergy Paris Université, un groupe d’étudiants de la licence professionnelle « Chargé de communication culturelle et multimédia » a réalisé, sous la responsabilité conjointe de N. Priniotakis pour l’université et S. Verger et Ph. Lenhardt pour la mission, une première version viable de la restitution 3D virtuelle dynamique de l’ensemble de la ville antique à l’époque impériale.
Instrument heuristique et expérience de formation, ce modèle 3D est aussi un support de valorisation important : il servira de base pour la réalisation d’une maquette par le Parc archéologique d’Apollonia et il a été au centre du Hackathon « Via Egnatia 2.0 » organisé par l’Ambassade de France en Albanie pour la mise en valeur du potentiel touristique d’Apollonia et de Fier.

Capture du modèle 3D général de la ville d’Apollonia à l’époque impériale, réalisé par des étudiants de CY Cergy Paris Université.

Ces événements en ligne ont ainsi clôturé une année qui avait commencé en mars, avec le colloque « Illyrie, identités croisées », pour l’ouverture du mois de la francophonie à Tirana (partenariat Ambassade de France à Tirana et UMR 8546 AOROC), dont les actes sont en cours d’édition.

 




Apollonia d’Illyrie – 2019, Recherches en cours du programme albano-français

 

Apollonia, le secteur de la porte nord-est et l’acropole nord


Le programme albano-français d’Apollonia d’Illyrie associe l’Institut archéologique de Tirana, l’UMR 8546-AOrOc (CNRS-ENS-EPHE, Université PSL), le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et les Écoles françaises de Rome et d’Athènes, avec la collaboration de l’Institut de recherche en architecture antique (USR 3155). Il bénéficie cette année du soutien de l’IRIS Scripta (Université PSL) dans le cadre du programme ScriptApollonia. Les activités se développent cette année dans trois directions.


Les études : monographies de fouilles et corpus thématiquesÉtude céramique. C. Rocheron
Une partie de l’équipe s’emploie à mener à bien les études nécessaires à l’achèvement des publications monographiques consacrées aux fouilles de 1994-2016 ainsi qu’aux monuments et au matériel archéologique qu’elles ont mis au jour. Seront prochainement déposés pour publication trois volumes portant sur les ensembles céramiques provenant de contextes stratigraphiques homogènes. Ces ouvrages ont pour objectif de fournir un référentiel complet des productions et des importations de céramiques à Apollonia pendant un millénaire, depuis la fondation de la cité vers 600 avant J.-C. jusqu’à son abandon au Ve siècle après J.-C. Ils suivent les grandes phases chronologiques de l’histoire de la ville : les époques archaïque et classique (S. Verger), hellénistique (C. Rocheron) et romaine (M.-H. Barrière), en faisant connaître des ensembles céramiques issus des fouilles menées par l’équipe franco-albanaise depuis 1993, dans les substructions de l’agora, dans le secteur de la maison G ainsi que sur l’agora hellénistique.F. Bièvre-Perrin réalise une RTI (Reflectance Transformation Imaging) sur une marque de carrier du rempart
Plusieurs volumes de présentation des secteurs de fouille sont également en chantier. Un volume porte sur le secteur de la maison romaine G (J.-L. Lamboley, A. Skënderaj). Sont achevés les chapitres portant sur la topographie et l’architecture de l’édifice qui se trouve dans la partie nord de l’îlot et l’étude des différentes catégories du matériel : métal et os (S. Veseli), monnaies (Sh. Gjongecaj). Les relevés photogrammétriques effectués au cours des deux dernières années permettront la mise au point du chapitre topographique et architectural sur le grand égout qui borde la maison G. Un deuxième volume porte sur les prospections et les fouilles menées de 2004 à 2014 dans le secteur de l’agora hellénistique et des quartiers archaïques et classiques de la ville haute (S. Shpuza, S. Verger, Ph. Lenhardt, F. Quantin).
Il s’agit enfin de renouveler les corpus thématiques : celui des inscriptions (programme ScriptApollonia, F. Quantin) ; celui des figurines en terre cuite (B. Muka) ; le catalogue et l’étude de la très riche série de fragments de décorations architecturales de la zone de l’agora hellénistique (Ph. Lenhardt, F. Quantin).
Pour ce qui concerne les inscriptions, il s’agit d’une part de mettre à jour le corpus publié par P. Cabanes et F. Drini et d’autre part, grâce au programme ScriptApollonia, de mener une étude globale, sur la longue durée, des multiples usages de l’écriture à Apollonia et de leur inscription dans l’espace de la ville et dans les diverses strates de la société apolloniate, depuis l’époque de la fondation jusqu’à l’abandon de la ville au début de l’époque byzantine.
L’étude des terres cuites figurées concerne tous les ensembles trouvés à Apollonia, à la fois dans la ville, dans ses sanctuaires extra-urbains et dans ses nécropoles. L’établissement des diverses typologies laisse déjà apparaître de grandes séries, situées pour la plupart à des générations bien éloignées de leur prototypes. Par ailleurs, le nettoyage systématique révèle des décors peints sur certaines figurines.
L’étude des fragments d’architecture est rendue possible par la grande variété des blocs ou fragments de blocs architecturaux trouvés dans les fouilles du portique nord (2004-2014) et en contrebas (1994-2005). Cet ensemble, conservé dans les réserves de la maison de fouille, contient, de manière fragmentaire, de très nombreux éléments de l’architecture publique d’Apollonia et sera la base de propositions de restitution.
 

La reprise de la fouille : le secteur de la porte nord-est
Après deux années d’interruption rendues nécessaires par les exigences de la préparation des publications, la campagne de 2019 est marquée par un retour au terrain. Il s’agit de reprendre l’exploration topographique et stratigraphique de la ville haute. C’est là que se sont concentrés les efforts des équipes françaises et albano-françaises, qui se sont illustrées par : la mise au jour du centre monumental romain et du portique au dix-sept niches, à l’époque de Léon Rey ; la fouille de la zone au nord de ce portique, de 1994 à 2008 ; la mise en évidence des quartiers archaïques et classiques et de l’agora hellénistique par les prospections géophysiques (2004-2005) et les sondages stratigraphiques (2006-2008) ; la fouille du grand portique au nord de l’agora (2010-2014).
Le nouveau programme de fouille concerne le secteur de la porte nord-est. Cette zone se situe entre les deux acropoles de la ville (traditionnellement appelés « Acropole » pour la colline nord et « colline 104 », en référence à son altitude, pour l’acropole sud) à proximité de l’agora hellénistique. Elle comprend, outre la porte elle-même et la fortification, un quartier d’habitation remontant à l’époque archaïque repéré lors des prospections géophysiques de 2004-2005 et une zone de sanctuaire identifiée lors des fouilles albano-soviétiques des années 1958-1960. La route qui sort de la ville à cet endroit ouvre sur la vallée de Kryegjata et sur la grande nécropole tumulaire grecque. Elle se prolonge au nord-est vers la grande route trans-balkanique qui devint la via Egnatia au IIe siècle avant notre ère.
L’exploration demande un important travail préalable de nettoyage de l’ensemble du secteur et de déblaiement des restes de fouilles précédentes des années 1950 et 1980. Des sondages ont ensuite été implantés dans quatre grands secteurs :

  • La porte nord-est elle-même (Secteur 1). L’objectif est de clarifier le plan de tout le dispositif de la porte, qui a subi plusieurs modifications au cours de son histoire, avant l’écroulement qui est visible aujourd’hui.

  • Le « quartier de la fortification », c’est-à-dire le quartier remontant à l’époque archaïque connu par les prospections géophysiques (Secteur 2). L’équipe cherche ici à retrouver les limites des îlots et des rues qui les séparent, à identifier les différentes phases d’occupation et à comprendre l’articulation entre ce quartier et la courtine de la fortification qui la borde.

  • L’extérieur immédiat de la ville, au nord-est de la porte et le long de la courtine (Secteur 3). Il s’agit ici, d’une part, de préciser l’architecture et la chronologie de la courtine, en en révélant de nouvelles assises et les fondations, et, d’autre part, de trouver les niveaux de circulation antiques, là où devait se trouver le départ d’une des routes principales de la cité.

  • La terrasse-bastion au sud de la porte (Secteur 5). Des blocs affleurant laissaient imaginer la présence possible d’un ancien état du rempart, dans le prolongement de la courtine dégagée un peu plus au sud. Le début des fouilles révèle au contraire une grande structure rectangulaire, probablement contemporaine de la construction de la terrasse retenue par la courtine en contrebas.  


Apollonia-Les sondages autour de la porte  Apollonia-Le secteur de fouille, avec l’acropole nord


La topographique générale : prospections géophysiques et étude des fortifications
L’un des apports majeurs de l’équipe franco-albanaise a été l’étude de la topographie générale de la ville d’Apollonia, dont un premier bilan a été présenté dans l’Atlas archéologique et historique publié en 2007. Elle s’est poursuivie grâce aux prospections géophysiques menées en 2004 et 2005, complétées par celles que l’équipe albano-germanique a ensuite effectuées dans la partie méridionale de la ville. Il s’agit maintenant de poursuivre et de préciser cette étude globale par de nouvelles prospections géophysiques, qui sont prévues pour la fin de 2019, et par une nouvelle enquête de grande ampleur.
Cette dernière concerne l’étude architecturale, archéologique et historique des fortifications d’Apollonia, menée par N. Genis en collaboration avec des chercheurs de l’Institut archéologique de Tirana. La recherche porte dans un premier temps sur la muraille orientale, de la porte sud à la porte nord-est, dont l’étude bénéficiera des résultats des fouilles commencées cette année.
La collaboration avec un architecte au printemps a permis d’établir de nouveaux plans pour ce secteur et pour celui de la porte sud, ainsi que des relevés des élévations de toute la courtine nord-est. Ces dessins seront à la base de l’étude architecturale, en particulier pour identifier les ensembles morphologiquement semblables.
Enfin, la campagne de documentation photogrammétrique de tous les segments déjà découverts de la fortification se poursuit, dans le but de disposer d’orthoimages géoréférencées pour accélérer le relevé architectural, au cours des prochaines années, des portes et des courtines bien conservées.


Formation
Formation topographie. Deux étudiants albanais apprennent l’utilisation d’une station totaleLe chantier d’Apollonia a une vocation de formation pratique à l’archéologie. Cette année, sept étudiants en archéologie de l’Université de Tirana ont participé aux travaux et ont notamment appris à fouiller selon la méthode appropriée (de la pioche à la truelle), à réaliser un lever topographique, à traiter la céramique (du lavage à l’enregistrement et au dessin) et à enregistrer les données de fouilles (carnet de fouilles et fiches US, blocs, objet…). Il s’agit aussi de compléter l’expérience des doctorants et post-doctorants français et albanais en matière de responsabilité de secteur, de la conduite d’une équipe d’ouvriers de fouilles à l’élaboration de la documentation, au traitement et à l’inventaire du matériel archéologique et à la rédaction d’un compte rendu de la fouille.


Mise en valeur du site
Le programme albano-français d’Apollonia d’Illyrie poursuit enfin le partenariat fructueux qu’il entretient depuis de nombreuses années avec le parc archéologique d’Apollonia, avec le soutien précieux de l’ambassade de France à Tirana, en vue de la mise en valeur des résultats des recherches et d’une meilleure présentation des vestiges aux touristes, qui sont chaque année plus nombreux.
Cette année, dans le cadre d’un partenariat entre l’UMR 8546-AOrOc et la licence professionnelle « Métiers du numérique et infographie : patrimoine, visualisation et modélisation 3D » de l’Université de Cergy, un groupe d’étudiants a consacré son projet collectif annuel au site d’Apollonia : élaboration d’un nouveau dépliant de visite, renouvellement des panneaux pédagogiques, proposition de charte graphique, projet de site web, esquisse de restitution 3D interactive de la ville antique. Ce projet reçoit le soutien du parc archéologique et de sa directrice, Ornela Durmishaj, ainsi que de l’ambassade de France à Tirana. Un approfondissement du travail est prévu pour l’année universitaire 2019-2020, en vue d’une présentation lors des journées de la francophonie à Tirana en 2020.
Les avancées de tous ces dossiers d’étude, de fouille, de formation et de mise en valeur ont été présentées à la fin de la campagne d’été à Mme Christina Vasak, ambassadeur de France en Albanie, accompagnée de M. Jérôme Spinoza, conseiller de coopération et d’action culturelle à l’Ambassade de France en Albanie. 


L’équipe

Responsables du programme
Stéphane Verger, École Pratique des Hautes Etudes-UMR 8546-AOrOc
Belisa Muka, Institut d’Archéologie de Tirana

L’équipe d’Apollonia 2019 devant la porte nord-est

Membres statutaires

Jean-Luc Lamboley, professeur à l’Université Lyon 2, membre sénior de l’Institut universitaire de France, UMR 5189-HiSoMA
Shpresa Gjongecaj, professeur à l’Institut archéologique de Tirana
François Quantin, professeur à l’Université Aix-Marseille, directeur de l’USR 3155-IRAA
Saimir Shpuza, chercheur à l’Institut archéologique de Tirana
Altin Skenderaj, chercheur à l’Institut archéologique de Tirana
Philippe Lenhardt, architecte à l’USR 3155-IRAA
Nicolas Genis, membre scientifique de l’École française d’Athènes, UMR 5189-HiSoMA
Lavdosh Jaupaj, chercheur doctorant à l’Institut archéologique de Tirana

Participants en 2019
Marie-Hélène Barrière, post-doctorante, UMR 5189-HiSoMA
Fabien Bièvre-Perrin, post-doctorant, USR 3155-IRAA
Cécile Rocheron, post-doctorante, UMR 8546-AOrOc
Magali Huille, architecte
Christophe Bailly, dessinateur, UMR 8546-AOrOc
Éléonore Favier, doctorante à l’Université Lumière Lyon 2, UMR 5189-HiSoMA
Martin Jaillet, doctorant à l’École Pratique des Hautes Études, UMR 8546-AOrOc
Linda Papi, doctorante à l’École Pratique des Hautes Etudes, UMR 8546-AOrOc
Daniela Ferko, étudiante à l’Université de Tirana
Elisabeta Mosho, étudiante à l’Université de Tirana
Gerald Nako, étudiant à l’Université de Tirana
Anton Ndreça, étudiant à l’Université de Tirana
Neron Pepa, étudiant à l’Université de Tirana
Raqo Ristollari, étudiant à l’Université de Tirana

 


Apollonia d’Illyrie – 2018, Recherches en cours du programme albano-français

En 2018, la mission épigraphique et archéologique franco-albanaise d’Apollonia d’Illyrie fête son premier quart de siècle. Fondée en 1992 par Pierre Cabanes et Neritan Ceka, elle repose sur un partenariat scientifique qui vient d’être renouvelé pour quatre ans grâce à un accord signé entre l’Institut archéologique de Tirana, l’UMR 8546-AOrOc (CNRS-ENS-EPHE, Université PSL) et les Écoles française de Rome et d’Athènes, en collaboration avec l’Institut de recherche en architecture antique (USR 3155). Les travaux sont effectués en coordination avec le parc archéologique d’Apollonia.

Le programme quadriennal 2018-2021 prévoit l’achèvement de plusieurs volumes de publication des résultats des fouilles menées depuis 1994 et la reprise du travail de terrain dans deux secteurs : celui de la porte nord-est et la zone intermédiaire entre l’agora hellénistique et le centre monumental romain.
Cette année, trois volumes sont en chantier, à différents degrés d’avancement. Le premier, qui concerne les prospections et les sondages stratigraphiques dans la ville haute (2004-2008), est en voie d’achèvement grâce à des compléments d’étude et de relevé photogrammétrique des restes architecturaux (toitures et décorations lapidaires, F. Quantin). Le deuxième, qui porte sur le secteur de la maison G et notamment sur le grand égout qui borde la maison romaine, est achevé pour ce qui concerne les contextes céramiques stratifiés (M.-H. Barrière) et le matériel métallique (S. Veseli). Les derniers relevés photogrammétriques effectués cette année permettront la mise au point du chapitre topographique et architectural (J.-L. Lamboley, A. Skenderaj). Le troisième volume porte sur une série de contextes stratigraphiques homogènes de l’époque archaïque et classique mis au jour dans la ville haute lors des fouilles de 2010-2014 (S. Verger, S. Shpuza). Il s’agit de deux remblais contenant une riche série céramique du VIe siècle avant J.-C. et du remplissage d’un puits couvrant le Ve et la première moitié du IVe siècle. On s’attache enfin à documenter les ensembles hellénistiques issus des stratigraphies qui permettent de proposer une datation archéologique pour le grand portique et les monuments qui bordent les côtés nord et ouest de l’agora de la ville haute (C. Rocheron).
 

La réservePar ailleurs, la campagne est consacrée aux travaux préparatoires indispensables pour la reprise des recherches de terrain. Cela passe d’abord par un plan de rénovation de la maison de fouille, qui a été construite en 1996 grâce au financement du Ministère français des affaires étrangères et du gouvernement albanais. Cette année, on achève notamment l’équipement des réserves en étagères de stockage du matériel archéologique.
Sur le terrain, il était également nécessaire de remplacer le système de coordonnées locales sur lequel étaient fondés jusqu’à présent les levés topographiques et les relevés architecturaux par un système en coordonnées internationales qui permettra de géoréférencer les vestiges dans toute l’aire urbaine (Ph. Lenhardt et S. Shpuza). Ce nouveau réseau sera notamment utilisé pour l’achèvement du modèle 3D photogrammétrique de la ville antique, démarré en 2017 et complété cette année dans les zones périphériques et jusqu’à la nécropole tumulaire.

On continue de manière concomitante le programme de relevé photogrammétrique des monuments de la ville haute, à commencer par les courtines de la fortification qui entourent la porte nord-est, en vue de la reprise des fouilles dans ce secteur. Ce travail prend place dans le projet d’étude architecturale et archéologique globale de la fortification, qui sera mené dans les prochaines années (N. Genis).
Enfin, l’équipe contribue au renouvellement du circuit de visite du site par le renouvellement des panneaux explicatifs trilingues, dans le cadre d’un partenariat avec le parc archéologique et l’ambassade de France en Albanie.

Netttoyage de la courtine nord-est et traitement des céramqiues

Le chantier a une vocation de formation pratique à l’archéologie. Cette année, trois étudiants de licence d’archéologie à l’Université de Tirana ont participé aux travaux et ont notamment appris à traiter les céramiques (du lavage à l’enregistrement et au dessin), à trier et nettoyer les enduits peints et les stucs, à enregistrer les parements de murs antiques dans la base de données ACoR. Plusieurs visites commentées du site et du musée ont été organisées.


Les avancées de tous ces dossiers seront présentées à la fin de la campagne à Alexandre Farnoux, directeur de l’École française d’Athènes, à Luan Përzhita, directeur de l’Institut archéologique de Tirana, et à Rose-Anne Bisiaux, conseiller de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France en Albanie, à l’occasion d’une visite du site en compagnie d’Ornela Durmishaj, directrice du parc archéologique d’Apollonia.



L’équipe 2018

L'équipe 2018Responsables du programme
Stéphane Verger, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, directeur de l’UMR 8546-AOrOc (CNRS-ENS-EPHE, Université PSL, Paris)
Belisa Muka, directrice du département d’Antiquité de l’Institut archéologique de Tirana

Membres statutaires de l'équipe
Jean-Luc Lamboley, professeur à l’Université Lyon 2, membre sénior de l’Institut universitaire de France, UMR 5189-HiSoMA
François Quantin, professeur à l’Université Aix-Marseille, directeur de l’USR 3155-IRAA
Shpresa Gjongecaj, professeur à l’Institut archéologique de Tirana, numismate et ancienne directrice de l’Institut
Saïmir Shpuza, chercheur à l’Institut archéologique de Tirana
Altin Skenderaj, chercheur à l’Institut archéologique de Tirana
Philippe Lenhardt, architecte à l’USR 3155-IRAA
Nicolas Genis, membre scientifique de l’École française d’Athènes, UMR 5189-HiSoMA
Lavdosh Jaupaj, chercheur doctorant à l’Institut archéologique de Tirana

Participants 2018
Jean-Baptiste Houal, ingénieur de recherche au CNRS, UMR 8546-AOrOc
Marie-Hélène Barrière, post-doctorante, UMR 5189-HiSoMA
Fabien Bièvre-Perrin, post-doctorant, USR 3155-IRAA
Cécile Rocheron, post-doctorante, UMR 8546-AOrOc
Jordan Boucard, doctorant, Université Paris I, UMR 7041-ARSCAN
Émelyne Dabit-Boudon, doctorante à l’Université d’Aix-Marseille, USR 3155-IRAA
Cédric Jaouën, Master architecture et archéologie, ENSA Strasbourg
Linda Papi, doctorante à l’École Pratique des Hautes Etudes, UMR 8546-AOrOc
Martin Jaillet, élève à l’École normale supérieure
Mathilde Ferrari, topographie et modélisation 3D à l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP)
Christophe Bailly, assistant ingénieur au CNRS, UMR 8546-AOrOc
Zef Qitaj, étudiant à l’Université de Tirana
Daniela Ferko, étudiante à l’Université de Tirana
Elisabeta Mosho, étudiante à l’Université de Tirana