Arméniens et Juifs: le temps de l’après-génocide


Le temps de l’après-génocide : reconstruire, se souvenir et transmettre

Cette rencontre est organisée par l’École française d’Athènes.
Elle bénéficie d’un financement de la Fondation Gulbenkian.
Avec la participation de l’UMR SeDyL

Programme

Résumés

La troisième rencontre du programme de recherche « Arméniens et Juifs dans les métropoles du Sud-Est européen » a pour thématique LE TEMPS DE L’APRÈS-GÉNOCIDE: RECONSTRUIRE, SE SOUVENIR ET TRANSMETTRE. Il s’agit de notre troisième et ultime rencontre de ce programme. Elle est consacrée au temps d’après les génocides, tant au niveau des mémoires traumatiques qu’au niveau de la reconstruction des vies collectives et individuelles et de la transmission.
En effet, la rupture traumatique des génocides ne fut pas le point ultime de l’histoire ni des Arméniens ni des Juifs. Cette rencontre se veut interdisciplinaire en intégrant le point de vue psychanalytique dans notre problématique d’historiens, puisque nous parlerons de mémoire du traumatisme et de transmission. Nous aborderons uniquement certaines des multiples facettes de cet après. La mémoire culturelle de la Shoah, les régimes mémoriels du génocide arménien en Turquie et en diaspora, les nouvelles identités qui se forgent par les acculturations dans les nouveaux pays, sont certains des sujets qui seront présentés et discutés.
Malgré l’élimination de millions de personnes, les survivants vinrent ou revinrent dans les pays du Sud-Est européen après l’assassinat de leurs semblables. Dans des chronologies, selon des modes et en fonction de rapports aux lieux différents dans les deux cas, les survivants arméniens puis juifs prirent place dans les sociétés de la péninsule balkanique ou renoncèrent à s’y insérer définitivement, pensant à émigrer vers des pays plus riches, plus sûrs ou symboliquement plus prometteurs. Pour les Juifs il y eut la création de leur foyer national, Israël. Reconnu en 1948, il attira un grand nombre de survivants qui avaient tout perdu dans leur pays natal.
Nous nous pencherons en particulier sur l’insertion politique des survivants en quête d’un statut – citoyenneté retrouvée ou à conquérir -, sur leurs rebonds culturels au sein de structures religieuses ou pas, en langue locale ou en langue de référence d’avant la catastrophe, notamment dans leur presse, leur contribution aux cultures des pays d’installation ou de réinstallation. Les approches d’histoires familiales ou individuelles, à l’échelle de la micro-histoire, auront également leur place dans la journée.