En 2022, trois missions ont été conduites par l’École française d’Athènes sur le site archéologique de Delphes pour poursuivre l’étude du xyste du gymnase, à savoir du long portique édifié à la fin de l’époque classique pour abriter une piste d’entraînement à la course à pied.  Après une semaine de désherbage à la fin du mois de juillet, Lionel Fadin (topographe de l’EFA), assisté par Cédric Pernet (Université de Lausanne), a procédé à une série de vols de drone pour réaliser des orthophotographies des ruines. Ces dernières ont servi de supports aux relevés architecturaux du monument, qui ont été réalisés du lundi 19 septembre au vendredi 14 octobre par une équipe composée par Sotiria Kriemadi (architecte) et trois stagiaires (Penelopi Gourgouleti de l’Université de Thessalie, Smaragda Koutsoudi de l’Université Polytechnique de Crète et Pavlos Kalyfommatos de l’Université Polytechnique d’Athènes). Depuis 2020, l’ensemble des vestiges du xyste et de ses abords immédiats a ainsi été dessiné en plan et en élévation à l’échelle 1:20. En parallèle, Guy Ackermann (Université de Genève) a poursuivi la description et l’analyse architecturale du xyste. Une recherche dans les dépôts du musée a permis de retrouver plusieurs terres cuites architecturales et quelques blocs en travertin appartenant au premier état du monument, en particulier des éléments de frise, qui faisaient jusqu’ici entièrement défaut pour restituer son élévation dans son premier état de la fin de l’époque classique. La principale découverte de la mission a été la mise en évidence d’une quarantaine de marques de pose des colonnes d’ordre dorique. Ces petites croix et lignes incisées sur l’épiderme de 32 dalles du stylobate viennent aujourd’hui résoudre plusieurs débats sur la restitution de la première colonnade du xyste : elles permettent en effet de déterminer son entraxe exact (2,215 m), d’établir avec assurance son nombre de colonnes (83) et de les replacer avec précision le long des quelques 186 m du portique.