Newsletter EFA numéro 13 – mars 2021

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NEWSLETTER MARS 2021

 ÉDITORIAL

Dans la mondialisation de la crise sanitaire qui se prolonge, l’École française d’Athènes se veut plus que jamais créatrice de liens au sein de sa communauté scientifique : un établissement passeur de savoirs envers les étudiants, les jeunes chercheurs et tous les collègues dont la présence nous manque, une maison dans l’attente des réunions à venir. L’année 2021 s’ouvre sur la préparation du dossier du quinquennal qui occupe largement les équipes depuis le mois de janvier. Le bilan des années écoulées, depuis 2017, constitue un socle solide pour mettre en œuvre les nouveaux programmes qui débuteront en 2022. Poussé par les circonstances, mais aussi et de manière structurelle inscrit dans une politique d’établissement, le numérique est à l’honneur : manifestations scientifiques en ligne, vidéothèque, nouveaux programmes de valorisation des ressources, création de référentiels internationaux et interopérabilité des données de la recherche, sont autant d’atouts dont l’École se dote pour les années à venir. Si les incertitudes demeurent, à ce jour, sur les modalités d’organisation des missions de recherche sur le terrain pour les prochains mois, les grands chantiers progressent dans les services, qui font peau neuve pour le programme quinquennal à venir : au service des publications, où toutes les collections de l’EFA sont actives et largement accessibles en ligne, au service des archives et au service informatique, où la nouvelle version de la base Archimage verra prochainement le jour, à la bibliothèque, où se prépare l’installation d’un nouveau logiciel de gestion des collections, à la direction des études et aux services administratif et comptable où conventions, procédures et organisation sont mises à jour. Le Conseil scientifique et le Conseil d’administration, renouvelés à l’échéance du mandat précédent, accompagnent l’École dans ces évolutions. La communication sur le site internet et par les réseaux sociaux se fait régulièrement l’écho de cette intense activité. L’École est présente aussi dans plusieurs réseaux internationaux : Confluences, Netcher mais aussi d’autres pistes européennes qui sont à l’étude. Le réseau des Écoles françaises à l’étranger (ResEFE) est très actif au cours de cette période, et a vu son existence et ses missions officialisées par la parution au Journal Officiel du nouveau décret statutaire des Ecoles. En septembre 2021, l’EFA fêtera ses 175 ans et espère avoir le plaisir de célébrer à cette occasion, dans ses jardins, des retrouvailles avec la communauté grecque et athénienne avec laquelle elle commémore cette année le bicentenaire de l’indépendance de la Grèce. Pour cet hommage à son pays d’accueil, l’EFA a prévu une riche programmation de manifestations scientifiques, d’expositions et de publications, en France et en Grèce, à l’image des partenariats qui unissent l’École à d’autres grandes institutions françaises et grecques. « Quand partons-nous ? ce soir ! demain serait trop long » (Victor Hugo, Les Orientales).

Véronique Chankowski, directrice de l’École française d’Athènes

 INFORMATIONS PRATIQUES ET APPELS

Fiches pratiques

L’École Française d’Athènes se dote de nouveaux outils et met à votre disposition des fiches pratiques que vous pouvez consulter en ligne ou télecharger. N’hésitez pas à vous rendre sur cette page qui sera régulièrement enrichie.

Contrats doctoraux fléchés 2021

Dans le cadre du soutien apporté aux actions de coopération internationale, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) propose un dispositif de contrats doctoraux fléchés à l’international (ACI). Ce dispositif peut bénéficier à tout doctorant dont les recherches s’inscrivent dans le cadre des programmes scientifiques d’une des cinq Écoles françaises à l’étranger. Conformément à ses statuts, l’École française d’Athènes « développe en Grèce et à Chypre, où elle dispose de missions permanentes, ainsi que dans les Balkans, des recherches dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours. ». Elle peut donc accueillir en septembre 2021 et pour une durée de trois ans un doctorant travaillant dans ces champs géographiques et chronologiques. Date limite de candidature : 30 avril 2021. Pour en savoir plus…

 AGENDA

EFA 1821-2021

L’École française d’Athènes est engagée aux côtés des institutions de son pays d’accueil dans l’organisation de plusieurs manifestations liées à la célébration du Bicentenaire de la Révolution grecque en 2021, et tient à apporter sa contribution à cette commémoration. Découvrez icitout son programme (qui sera mis à jour régulièrement) !

SAVE THE DATE! Retrouvez nous à l’Auditorium de l’Institut français de Grèce mercredi 2 juin 2021 à 19h pour notre traditionnelle conférence annuelle  !

Le conférencier invité sera Gilles Pécout, professeur des universités, ancien recteur de l’Académie de Paris et Ambassadeur de France à Vienne qui interviendra sur le thème Le philhellénisme comme amitié politique méditerranéenne à la fin du XIXe siècle.

Vidéothèque de l’EFA sur Youtube

(Re)découvrez toutes nos vidéos et nos nouvelles playlists sur notre chaîne Youtube !

 ZOOM SUR…

…le projet « Chronika »

La Chronique des fouilles est un outil de travail indispensable dans le domaine de l’archéologie de la Grèce. Dès sa première parution en 1920, son objectif est d’offrir à la communauté scientifique une vue d’ensemble des travaux archéologiques réalisés chaque année. Paraissant d’abord dans le Bulletin de Correspondance Hellénique, elle s’est profondément transformée au cours de ces dernières années. La Chronique des fouilles est devenue en 2009 une base de données en ligne dotée d’un moteur de recherche puissant qui combine tous les champs disponibles de la base afin de permettre une recherche la plus précise possible sur les fouilles réalisées chaque année. Ce programme s’inscrit dans un partenariat international en associant la British School at Athens et sa publication Archaeological Reports. La Chronique des fouilles en ligne décrit les travaux archéologiques qui ont eu lieu de 2005 à aujourd’hui, tandis que les travaux antérieurs sont consultables dans le BCH. Le projet « Chronika » a été déposé en partenariat avec Persée au début de l’année 2020 et a obtenu un financement du GIS CollEX-Persée (AAP 2019). L’objectif de ce projet est de compléter la base de données en intégrant l’ensemble des chroniques des fouilles publiées au BCH et consultables sur le portail Persée. On estime que la plateforme sera ainsi enrichie d’environ 20 000 nouvelles notices. Cette reprise des données consiste à produire, grâce à la chaine de traitement de Persée, une structure documentaire d’une granularité plus fine conforme à celle de la base de données de la Chronique (phase 1). Ensuite, elle se poursuit à Athènes par l’intégration des données, la vérification et la correction des informations (issues de l’OCR), l’attribution d’un DOI et l’alignement aux référentiels (phase 2). Le résultat de cet enrichissement sera alors accessible sur le portail de la Chronique des fouilles dans un onglet dédié et par son moteur de recherche, mais également moissonnable (protocole OAI-PMH) ou interrogeable via des requêtes Sparql. À terme Persée réintégrera cette plus-value documentaire au sein de son portail. Ce travail enrichira en outre l’espace « fouilles archéologiques » de la future Perséide « Écoles françaises à l’étranger ».

Progression du projet

La première phase du projet “Chronika” a démarré en septembre 2020 à Lyon (Persée) : chaque article est structuré plus finement sur la plateforme de Persée. L’article ainsi repris est exporté pour être intégré à la Chronique. À Athènes, Louis Mulot (service informatique) a développé un nouvel outil pour permettre d’intégrer à la plateforme le fichier transmis par Persée (phase 2). Chaque article est déposé dans la base de données et, par l’intermédiaire de l’interface « Chronika », il est possible d’analyser le contenu du fichier, découpé en unités documentaires : paragraphes, notes de bas de page, images, légendes. Uniquement les données pertinentes à la notice sont retenues, après quoi le texte de la notice est vérifié, les champs sont renseignés et le tout est enrichi de métadonnées (mots-clés, chronologie, géolocalisation) qui facilitent la recherche. À l’issue de l’édition de toutes les notices d’un volume, celui-ci sera publié sur la plateforme de la Chronique et la version détaillée correspondante remplacera sur Persée l’article dans son ensemble. Afin de mener cette tâche d’édition, la Chronique des fouilles a recruté, grâce au financement accordé par CollEx-Persée, deux assistants d’édition pour une durée de 13 mois chacun : Samia Samara (novembre 2020) et Oreste Decavallas (janvier 2021), tous deux avec une expérience préalable des outils numériques développés à l’EFA. L’opération est pilotée par Catherine Bouras au sein de la direction des études. Venez découvrir le projet sur la plateforme de la Chronique et suivre sa progression dans un nouvel onglet dédié: les deux premiers volumes repris, intégrés et entièrement édités selon les normes de la Chronique des fouilles en ligne sont désormais prêts à être consultés.

 RECHERCHE ET FORMATION

Restaurer, conserver, étudier

Le pôle de restauration, qui gère la totalité des objets sortis des fouilles de l’EFA et apporte son appui à la valorisation des sites, en Grèce à Chypre et en Albanie, occupe une place importante au sein de l’École. Sa fonction principale est d’intervenir sur les vestiges pour assurer leur bonne conservation, mais également permettre leur étude dans de bonnes conditions ainsi que leur présentation muséographique et photographique. Le pôle de restauration intervient sur le terrain, au moment même de la découverte des objets ou lors de leur étude. En accord avec le service archéologique grec, il assure la restauration des monuments, propose et dirige leur anastylose, en ayant la responsabilité de l’équipe et des méthodes appliquées. Il s’entoure autant que de besoin des compétences d’architectes et d’archéologues. Il s’occupe aussi du conditionnement des lots archéologiques, parfois dans des conteneurs qu’il fabrique sur mesure, s’occupe de leur déplacement puis de leur stockage dans les réserves des musées. Les objets issus des fouilles de l’EFA conservés dans les réserves du musée d’Argos ont ainsi été récemment traités et transportés dans leur nouveau lieu de conservation. Plusieurs projets d’envergure ont été menés ces dernières années, certains grâce à des financements importants dont a bénéficié l’EFA, notamment celui de la fondation Kaplan pour l’île de Délos. Ils permettent de procéder à des nettoyages de quartiers entiers de la ville, de restaurer les murs des maisons en recueillant les enduits peints qui les recouvraient pour les transporter au musée de Délos afin d’y être consolidés. En 2020, les travaux ont porté sur les quartiers nord de Délos : 18 maisons s’étendant sur une superficie de 6000 m² ont fait l’objet d’interventions dans le cadre d’un projet de mise en valeur des îlots d’habitation antiques. Le pôle de restauration a également procédé à l’anastylose de la base de Ménodoros, désormais bien visible sur le site de Délos. Il a aussi grandement contribué au bon déroulement de la mission consacrée à l’Aurige de Delphes, menée en collaboration avec le Musée du Louvre, le C2RMF, le laboratoire Démokritos d’Athènes et l’Éphorie de Phocide. Le pôle de restauration prend également une part active dans les actions de valorisation et de formation. Il accueille des stagiaires et propose des initiations au travail du restaurateur à destination du public scolaire, notamment les élèves du Lycée Franco-Hellénique Eugène Delacroix d’Athènes.

Un peu de topographie…

Depuis une vingtaine d’années désormais, le pôle topographie de l’EFA accompagne les chercheurs dans leurs projets. Que ce soit sur le terrain pour des interventions topographiques ou photogrammétriques, ou au bureau lors du suivi ou de la mise en place de projets géomatiques, nous mettons tout en œuvre afin d’offrir les moyens et les outils les plus adaptés aux besoins des chercheurs. Dans un souci de garantir l’accès aux dernières technologies, l’EFA dispose de plusieurs drones et d’un scanner laser qui viennent compléter la liste du matériel topographique (5 stations totales, 2 GPS différentiel, un niveau de chantier dans chaque maison de fouilles, imprimante et scanner grand format). La veille technologique fait partie intégrante de la démarche scientifique et permet de maintenir les projets géomatiques à jour ou de planifier de nouvelles acquisitions comme un Lidar aéroporté. Depuis 2012, les webSIG développés en interne avec des outils informatiques libres permettent de diffuser les fonds de plans des sites archéologiques, les plans anciens, les bases de données archéologiques et les fonds photogrammétriques. Disponibles en WMS, ces données cartographiques sont géoréférencées dans les systèmes géodésiques en vigueur. La formation des chercheurs, mais aussi d’étudiants géomètres, représente une place importante de l’activité. Les milieux d’intervention sont variés et les techniques et méthodes proposées peuvent s’appliquer sur et sous la terre mais aussi dans les airs et sous la mer. En 2020, le pôle topographique a pu intervenir sur 6 sites différents, pour un total de 52 jours de terrain auxquels s’ajoute le travail de bureau. En 2019, année plus représentative de son activité, 15 programmes concernant 11 sites différents, et pour un total de 112 jours de terrain, ont bénéficié de ses services.

Le dialogue interconfessionnel du bâti

Nouvelle membre scientifique en 1ère année, Lilyana Yordanova a rejoint la section des études modernes et contemporaines de l’EFA en septembre 2020 avec un programme de recherche intitulé « Le dialogue interconfessionnel du bâti : architecture religieuse de l’espace urbain et périurbain en Macédoine et en Thrace occidentale au XVe siècle ». Lilyana envisage l’architecture religieuse comme un outil pour comprendre les phénomènes sociaux et culturels ayant façonné le paysage bâti et la topographie sacrée de ces deux régions. Afin de permettre l’analyse des dynamiques concernées dans leur durée, une chronologie longue, qui s’étend de la fin du XIVe jusqu’aux premières décennies du XVIe siècle, est privilégiée. Relevant de l’intérêt récent que le XVe siècle suscite en tant que période d’adaptation des États médiévaux chrétiens au monde ottoman, le programme de recherche propose de manière inédite d’envisager l’art monumental créé à l’instigation des deux communautés religieuses principales dans les régions de Macédoine et de Thrace comme un ensemble intrinsèquement lié. Le conservatisme et les innovations dans la production artistique sont ainsi considérés comme significatifs d’une réponse aux réalités socio-culturelles de l’époque et aux mécanismes employés pour la modification du paysage urbain et péri-urbain qui ne se limitent pas à une opposition stérile entre conquérants et conquis. En ce sens, le programme contribuera à cerner la nature des villes et de leur périphérie sous pouvoir ottoman dans les Balkans pendant cette période de transition. Il revêt également une dimension patrimoniale, visant la sensibilisation la plus large à la conservation de l’architecture religieuse chrétienne et ottomane du long XVe siècle et à sa reconnaissance. L’enquête se fonde sur neuf villes reparties actuellement entre la Grèce, la Bulgarie et la Macédoine du Nord. L’analyse autopsique de leur paysage bâti et de leur topographie sacrée repose sur un large répertoire de sources archéologiques, artistiques et visuelles, mais aussi fiscales et narratives. Cette approche est appelée à combler les lacunes et pallier le laconisme de la documentation du XVe siècle, souvent déploré par les chercheurs. Lilyana a déjà entrepris sa première mission de terrain en Bulgarie en décembre 2020 qui, outre la constitution d’une documentation sur les monuments de Sofia, lui a permis de procéder à des vérifications ultimes en vue de la publication de sa thèse de doctorat sur la donation pieuse en Bulgarie médiévale et de faire de nouvelles découvertes concernant la culture matérielle et la peinture monumentale du XIVe siècle qui feront l’objet de futures publications.

 ARCHIVES

Bilan des activités du service en 2020

État de la collecte Malgré un contexte défavorable à la réalisation de missions de terrain, le service des archives tient à souligner la forte implication des chercheurs dans le versement de leur documentation. Plus de 40 missions ont versé tout ou partie de leurs archives pour 2020, soit près de 64 % des équipes, ce qui représente à nouveau une augmentation par rapport à l’an passé. Plus largement, l’état de la collecte 2020 se répartit comme suit :
  • archives « manuscrites » : 2 mètres linéaires et 998 fichiers ;
  • documents photographiques : 12 215 fichiers ;
  • documents graphiques : 901 fichiers et 1 documents sur support papier.
État du traitement Concernant les archives manuscrites, le classement et la description de la sous-série 1 ADM relative à la correspondance des directeurs et secrétaires généraux a débuté. Environ 50 classeurs ont été classés et reconditionnés. La base Archimage a quant à elle été enrichie de 5 212 nouvelles notices. L’alimentation est interrompue depuis le mois de juillet en raison de la migration des données vers la nouvelle version de la base. État des restaurations Divers chantiers ont pu être menés à bien. Vasso Fazou (atelier de restauration de la bibliothèque) a pris en charge plusieurs projets : le traitement des plaques de verre de la photothèque, des fiches des timbres amphoriques de Thasos (voir ci-dessous) et des fiches mobilier de Dikili Tash ainsi que la restauration d’une dizaine de documents faisant l’objet d’un prêt en vue de l’exposition « Paris – Athènes : Naissance de la Grèce moderne 1675 ‐ 1919 », qui se tiendra au Musée du Louvre à l’automne 2021. Parallèlement, dans le cadre de prestations externalisées :
  • l’atelier Fotini Koussiaki a restauré une quinzaine d’huiles sur toile du fonds Gilliéron,
  • Athens Art Conservation Studio a réalisé le nettoyage et la stabilisation de près de 900 tirages photographiques du fonds Gilliéron,
  • Dessy Griva a restauré et reconditionné les 315 plaques de verre du fonds J. Chamonard (voir ci-dessous).
État des communications d’archives 2020 a été pour les chercheurs une année de recentrage sur les publications, créant une forte hausse des demandes de renseignements. La crise sanitaire a imposé la fermeture des espaces de consultation sur une longue période, aussi l’essentiel des demandes a été traité à distance. Toutes cellules confondues, le service a pu traiter 2128 demandes (contre 1453 en 2019), malgré une situation défavorable à la consultation sur place, qui se répartissent comme suit :
  • archives manuscrites : 159 demandes ;
  • photothèque : 998 demandes ;
  • planothèque : 971 demandes.
État des reproductions de documents Les quatre enfants d’E. Gilliéron père : Lucie, Jemma, Gaston et Edouard Émile (années 1890) / EFA, Fonds GilléronEn 2020, près de 7 000 documents ont été numérisés, pour un total de plus de 10 500 vues. Outre les reproductions effectuées dans le cadre de commandes spécifiques, le plan de numérisation a permis de prendre en charge :
  • pour le fonds Gilliéron (avec le soutien de l’Office fédéral hélvétique de la culture) : 39 carnets de croquis, environ 450 lettres et la collection de plus de 200 plaques de verre ;
  • pour les archives manuscrites : près de 600 lettres sélectionnées lors du reclassement de la sous-série 1 ADM (cf. supra) ;
  • pour les documents figurés : environ 2 000 pièces issues des fouilles d’Apollonia d’Albanie, 780 documents de Malia et 50 de Philippes.
De plus, plusieurs campagnes de prises de vue ont porté sur les collections patrimoniales de l’EFA :
  • un lot important d’objets de la collection Gilliéron ;
  • l’ensemble de la collection des médaillons des membres de l’EFA ;
  • une sélection d’objets provenant de la Manufacture de Sèvres ;
  • quelques pièces provenant de la vaisselle et argenterie de l’EFA.
Valorisation des fonds Vue sur la façade occidentale des Propylées et temple d’Athéna Nikè, par E. Gilliéron père (1880-1890) / EFA, Fonds Gilliéron2020 a été consacré à la préparation de l’exposition « Paris – Athènes : Naissance de la Grèce moderne 1675 ‐ 1919 », qui se tiendra au Musée du Louvre au cours de l’automne 2021. Une cinquantaine de documents et objets seront prêtés par l’EFA : carnets de fouille, tirages photographiques, documents graphiques, objets archéologiques et reproductions, huiles sur toiles, gravures, ouvrages imprimés, matériel technique. Par ailleurs, encore dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de la Révolution grecque, l’EFA sera représentée à l’exposition du Musée Benaki « 1821 Before and After », prévue du 3 mars au 7 novembre 2021, avec une sélection de reproductions de clichés anciens. Enfin, le Journal de la Grande fouille de Delphes a été filmé au cours du documentaire sur l’archéologie musicale « Echos de l’Antiquité ».

Restauration des fiches mobilier des sites de Thasos et Dikili TashUn lot de fiches de Thasos après restauration et reconditionnement. / EFA, V. Fazou

En décembre 2016, suite à l’apparition de vrillettes dans un meuble en bois des archives manuscrites, deux lots de fiches mobilier ont été mises en quarantaine. Il s’agissait des fiches des timbres amphoriques de Thasos, ainsi que des fiches de mobilier du site de Dikili Tash.
Les six boîtes et les deux tiroirs de fiches ont été transférés au laboratoire de restauration papier de la bibliothèque de l’EFA, puis prises en charge par Vasso Fazou. Le nettoyage a été réalisé au pinceau japonais et à l’aspirateur à microfiltre, puis au tampon et à la gomme éponge. Un travail de conservation/restauration a ensuite été entrepris sur onze fiches, avec comblement des lacunes par du papier japonais et du papier neutre à base de Methyl Hydroxyl Ethyl Cellulose ; celles-ci ont été insérées dans des pochettes polyester. Les quelques sceaux ont été reconditionnés dans des pochettes pour ceux en cire, puis rangés dans des boîtes sur mesure. L’ensemble a été stocké dans des boîtes de conservation, et enfin replacé dans la réserve des archives manuscrites.

Restauration de 315 plaques de verre du fonds J. Chamonard

La collection des plaques de verre du don J. Chamonard relève de différentes techniques :
  • les autochromes, dont le procédé en couleur fut diffusé entre 1907 et 1935. 76 pièces ;
  • les diapositives, images positives noir et blanc, destinées à être projetées. 60 plaques ;
  • les vues stéréoscopiques, constituées de deux images prises de façon légèrement décalées et fixées sur un seul support qui, vu à travers un stéréoscope, donnait une impression de relief et de profondeur à la vue. 137 plaques en négatif et 12 en positif ;
  • les plaques au gélatino-bromure d’argent, dont la technique a été utilisée vers 1880 et jusqu’à la fin des années 1920. 30 plaques en négatif.
Autochrome, Vue de la façade principale / EFA, Fonds J. Chamonard, cl. D. GrivaConditions de réception Plusieurs autochromes sont arrivés brisés ou sans plaque de verre protectrice. Certains avaient été scotchés et l’adhésif avait pénétré entre les deux plaques, pour d’autres la couche de l’émulsion se détachait. Des traces d’oxydation donnant un aspect bleuté ont été observées. Enfin, l’ensemble du lot était poussiéreux, avec des abrasions et des traces de doigts. Les mêmes dégradations ont été constatées sur les diapositives et vues stéréoscopiques, bien que l’émulsion soit moins fragile. Les plaques au gélatino-bromure d’argent, également poussiéreuses, ont surtout subi une oxydation et parfois un détachement de la couche de l’image. Traitements effectués L’approche a été sensiblement la même quelle que soit la technique, mis à part pour le nettoyage de la surface. Les plaques ont été dépoussiérées au moyen d’une brosse douce, et d’une poire à air pour les autochromes. Les surfaces en verre ont été nettoyées au coton avec une solution d’éthanol et d’eau puis essuyées. Certaines plaques ont dû être ouvertes afin d’ôter la poussière incrustée à l’intérieur. Les résidus d’adhésif ont été enlevés au coton et au solvant. Les autochromes dont la couche photographique se détachait ont été protégées par une seconde plaque de verre. Le scotch récent a été ôté au scalpel ou à la spatule, puis au solvant. Les plaques manquantes ont été remplacées et les bandes adhésives détachées ont été changées au profit de bande de tissu neutre Flimoplast P90. La couleur noire des bandes originales a été recréée au moyen de stylo noir permanent de qualité archive. (Autochrome cassé avant et après restauration / EFA, Fonds J. Chamonard, cl. D. Griva)
Conditionnement Enveloppes et boîtes de conditionnement pour les plaques de verre restaurées / EFA, Fonds J. Chamonard, cl. D. GrivaLes plaques ont été conditionnées dans des enveloppes de conservation à quatre volets, avec indication du numéro d’inventaire au crayon, puis placées verticalement dans une boîte d’archive. Les 7 plaques cassées ont été conservées dans des contenants confectionnés sur mesure. Pour en savoir plus…

 BIBLIOTHÈQUE

Retrouvez les dernières acquisitions de la bibliothèque, classées par fonds :

 PUBLICATIONS

Le Bulletin archéologique des EFE, plus qu’une revue

L’EFA complète son offre éditoriale avec la création d’une troisième revue rendant compte de son activité archéologique durant l’année. Gratuite, elle est consultable par tous. En ligne, elle offre toutes les facilités d’une revue numérique. À publication continue, elle est réactive en chargeant les notices archéologiques au fur et à mesure de leur arrivée au service des publications. Créée à l’initiative de l’EFA et portée par elle, la revue, fruit d’une collaboration avec les deux infrastructures nationales Métopes et Open Edition, propose les contributions des cinq Écoles françaises à l’étranger. Présentation du BAEFE(efa.gr). Cette revue, souhaitée, attendue, indispensable et inter-EFE – et cela suffit déjà à saluer sa naissance –s’inscrit cependant dans une politique plus ambitieuse de l’EFA : la naissance d’un Data Journal et l’interopérabilité des données. La caractéristique du data paper est qu’il est lié au jeu de données brutes qu’il décrit ou présente. Dans ce but, le jeu de données est déposé dans un entrepôt de données, au préalable ou au moment de la soumission de l’article. Le service des archives qui collabore pleinement à ce projet joue naturellement ce rôle. L’identifiant pérenne du jeu de données qu’il fournit est alors indiqué dans la notice mais à terme, tout une série de liens (vers les notices des archives donc, mais aussi vers Archimage, vers d’autres sites, à commencer par celui de la Chronique des fouilles) est/sera effectif, et l’EFA en garantira l’accessibilité.

Le Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger s’inscrit donc dans un double mouvement. Fruit d’une coopération technique et scientifique étroite entre les Écoles françaises à l’étranger, il assure la diffusion des données qu’elles produisent en devenant ainsi un instrument de valorisation du Réseau qu’elles mettent en place. En favorisant la circulation des données, leur traçabilité, leur réutilisation voire leur partage, le Bulletin archéologique souhaite accompagner la création de nouvelles pratiques pour accélérer l’accès à ces données et accélérer le développement vers la Science Ouverte. Cette question de l’interopérabilité des données, loin d’être anodine ou secondaire, est – et sera toujours plus – un enjeu essentiel de la diffusion et de la valorisation scientifique. L’EFA a l’ambition d’acquérir très tôt compétences et savoir-faire.

N’hésitez pas à consulter les fiches pratiques sur le BAEFE! BCHmc,  Section Controverse / Controverse Section

Controverse constitue une section indépendante, présente dans chaque numéro thématique du BCHmc. Elle se propose de présenter différentes approches historiographiques de l’espace de la Méditerranée orientale et des Balkans, pour expliciter leurs fondations épistémologiques et/ou méthodologiques, pour discuter de notions ou de clivages scientifiques. Controverse aspire à offrir une rubrique permettant le dialogue constructif et les échanges scientifiques. Les auteur.e.s peuvent être des chercheurs et chercheuses invité.e.s, mais des propositions spontanées, sous forme de réponses, par des pairs sont également les bienvenues. Le format de deux ou trois articles plus brefs traitant le même thème et publiés dans le même numéro est aussi possible. Les chercheurs et chercheuses qui souhaiteraient proposer un article ou un ensemble d’articles plus brefs pour cette section sont prié.e.s d’envoyer un résumé au Secrétariat de rédaction, à l’adresse bchmc@efa.gr. Le Comité de rédaction est sollicité pour décider, à partir du résumé, de la publication de l’article proposé. Afin de permettre une pleine expression des points de vue historiographiques variés, la double évaluation aveugle des articles de cette section a uniquement un rôle consultatif : l’auteur.e décide s’il/elle prendra en compte les remarques éventuelles formulées par les pairs. Controverse is an independent section of every thematic issue of the BCHmc. It is designed to present various historiographical approaches concerning the Eastern Mediterranean and Balkan spaces, to clarify their epistemological and/or methodological foundations, to discuss concepts or scientific divides. Controverse aspires to offer a platform for fruitful dialogue and scientific exchanges. The authors can be invited scholars, but spontaneous proposals, in the form of a response, by peers are also welcome. The option of two or three shorter articles debating on the same subject and published in the same issue is also valid. Researchers who wish to publish under this section are kindly requested to send an abstract to the Editorial Office, at bchmc@efa.gr. The Editorial Board is solicited to decide, based on the abstract, on the publication of the proposed article or group of shorter articles. In order to allow the unobstructed expression of diverse historiographical viewpoints, the double-blind review of the articles of this section has only a consultative role: the author decides whether to take into consideration the peer reviewers’ potential remarks.

 PORTRAITS

Les nouvelles recrues

Oreste DECAVALLAS

Oreste a été recruté en janvier 2021 à la Direction des études, comme assistant d’édition pour la Chronique des fouilles en ligne, dans le cadre du projet Chronika. Diplômé en archéologie et en chimie, il est titulaire d’un doctorat en chimie-physique appliquée aux archéomatériaux. Oreste a déjà collaboré avec l’EFA à plusieurs reprises depuis 2013, notamment sur des projets de la Chronique des fouilles en ligne.

Samia SAMARA

Samia Samara a été recruté en 2020 comme assistante d’édition par la Direction des études pour la Chronique des fouilles en ligne dans le cadre du projet Chronika. Titulaire d’un doctorat en Aménagement de l’espace et urbanisme (Université de Paris Ouest Nanterre La Défense – ISP) portant sur l’histoire de l’archéologie en Grèce, elle a travaillé auparavant sur différents projets numériques de l’EFA.

Les départs

Chloé ANGLES

Chloé Angles est arrivée en décembre 2019 pour effectuer un volontariat international en administration en tant qu’archiviste aux archives manuscrites. Après une année passée à l’EFA, elle poursuit sa carrière comme archiviste contractuelle à l’Institut des Études Slaves de la Sorbonne. Nous lui souhaitons le meilleur pour la suite de sa vie professionnelle.

DANS LES COULISSES DE L’EFA

Mise en valeur des stèles de l’EFA

L’EFA met en valeur sa collection archéologique en vue de sa réouverture au public, et plus particulièrement aux étudiants en formation doctorale, lorsque la situation sanitaire le permettra. Les stèles figurant sur le perron du bâtiment central, sont désormais protégées par de nouvelles plaques en plexiglas amovibles montées sur des supports métalliques. Aristophanis Konstantatos, restaurateur de l’École a procédé à l’étude de cette opération. Il a été aidé dans sa réalisation par Panagiotis Bakatsias (maintenance et logistique).

Pita 2021

En cette année particulière, la directrice et les personnels de l’École française d’Athènes n’ont pas pu se réunir comme de coutume pour un moment de convivialité autour de la Pita. L’École n’a cependant pas renoncé à sa tradition et chacun a pu venir chercher sa part les 19 et 20 janvier, dans le respect des protocoles sanitaires.

L'équipe pose devant les caisses dans le musée de Thasos. / EFA Cliché T. KoželjArrivée des moulages des reliefs du passage des Théores au Musée de Thasos le 4 février 2021

L’arrivée des moulages des reliefs du passage des Théores au Musée de Thasos est le résultat d’une convention entre le Musée du Louvre, qui a fait don de ces 3 moulages au Musée de Thasos, par l’intermédiaire de l’École Française d’Athènes et l’Éphorie des antiquités de Kavala. Leur transport spécial depuis Paris, par camion et bateau, a été assuré par la Société MoveArt, et a pu se faire grâce au financement de l’EFA et de Charalampos Philippides, président de la société HÉRAKLEION A.E., mécène thasien. Le dossier muséographique de la mise en valeur de ces 3 reliefs et de pièces architecturales associées au passage des Théores dans la salle du Musée, élaboré par Stavroula Dadaki, directrice de l’Éphorie, et Manuela Wurch-Koželj, architecte à l’EFA, a déjà été déposé au Ministère Grec. Ces artéfacts sont de grandes valeurs puisqu’il s’agit des premiers moulages effectués au Louvre par Emmanuel Miller dans les années 1864-65. À présent, ils sont à Thasos et pourront bientôt exposés et visibles par tous ! Nos remerciements à Konstantinos Prattis et Dritan Xhela (MoveArt), Nikos Nikolaou (conducteur de grue) et Ioannis Chalkias, Spiro Hoxhallari (entrepreneur), Sotiris Papakonstantinos (Musée de Thasos) pour avoir assuré le déchargement des moulages du camion à la terrasse du Musée, puis dans la salle-réserve du Musée, sous les directives de Stavroula Dadaki (Éphore) et Manuela Wurch-Koželj (architecte de l’EFA). Photographies :  St. Dadaki, T. Koželj, V. Papalazarou et M. Wurch-Koželj. Voir l’album photo Facebook

La neige à l’EFA

La vague de froid « Médée »qui s’est abattue sur la Grèce à la mi-février a provoqué des chutes de neige d’une ampleur inhabituelle pour la Grèce et les jardins de l’EFA ont disparu sous une épaisse couche blanche le mardi 16 février. Voir l’album photo Facebook.

 RESEAUX

Des nouvelles du RESEFE

Malgré la pandémie, qui a rendu les déplacements difficiles, et les différences de situation sanitaire d’un pays à l’autre au fil des mois, le Réseau des Écoles françaises à l’étranger maintient fermement ses liens. Les projets continuent et des réunions inter-Écoles entre les différents services ont régulièrement lieu par visioconférence. Cette collaboration est encore renforcée depuis janvier par la préparation du rapport HCERES et l’élaboration du plan quinquennal à venir qui concerne l’ensemble du RESEFE. Directeurs et responsables de services sont mobilisés et se réunissent régulièrement par visioconférence dans ce cadre.

Le Carnet de recherche des archives des EFE

Les cinq Écoles Françaises à l’Étranger s’associent afin de proposer un carnet de recherche sur les fonds et collections d’archives conservées au sein de chaque établissement. Ce carnet est conçu à la fois comme un lieu d’exposition de nos fonds et des recherches qui sont conduites dessus, et comme un espace commun de réflexion autour des outils et méthodes de traitement des archives, tant scientifiques qu’institutionnelles.

Des nouvelles de NETCHER

L’EFA fait partie du consortium du programme H2020 Netcher dont la directrice de l’EFA assure la coordination scientifique. Le projet (programme POLAR) a d’abord été créé au laboratoire HiSoMA de Lyon avec la Maison de l’Orient et de la Méditerranée et le service recherche de l’École Nationale Supérieure de la Police, fort de ses liens avec Interpol : il mettait en avant la coordination multidisciplinaire dans la lutte contre le trafic d’antiquités, tout particulièrement dans les crises du Proche et Moyen Orient qui ont violemment détruit le patrimoine archéologique. L’idée a pris de l’ampleur en 2018 avec l’obtention d’un financement H2020 (Coordination and Support Action 2019-2020) sous la coordination du CNRS avec un consortium de six autres partenaires européens, pour construire et animer un réseau d’experts impliqués dans la protection des patrimoines en danger. Aujourd’hui, grâce au soutien de la Commission européenne, Netcher est un réseau interdisciplinaire de 300 experts de 22 pays différents (archéologues et chercheurs en sciences humaines et sociales, juristes, conservateurs de musées, experts du patrimoine, policiers et enquêteurs, douaniers, professionnels de la communication) et compte parmi ses partenaires des représentants de grands organismes comme Europol, Interpol, Unesco, Unidroit, Icom. Un de ses principaux objectifs au cours des deux années écoulées a été de rassembler et de coordonner les initiatives et préconisations existantes pour la protection du patrimoine en danger en créant une communauté réactive, connectée et efficace afin d’élaborer des propositions auprès de la commission européenne. Une plateforme documentaire, doublée d’un intranet pour les experts, présente les ressources réunies lors du projet : bibliographie, mais aussi modules de formations pluridisciplinaires sous forme de MOOCs, actions de communication, tables rondes et évènements. Netcher se veut aussi représentatif d’un savoir-faire, une manière agile de mettre en relation les professionnels du patrimoine pour dynamiser la coopération européenne sur le sujet et sensibiliser la société aux enjeux de la protection des biens culturels, grâce à une communauté diversifiée et solidaire. Lundi 1er et mardi 2 mars 2021, le Final Forum présentera le détail des réalisations du projet et apportera de nouveaux éclairages pour le grand public, depuis Lyon, Paris, Athènes, Bruxelles, Barcelone, Francfort … et la Science Gallery de Venise. Inscrivez-vous et soyez nombreux à rejoindre cet évènement !