Dès la première année, Pierre Aupert, directeur de la mission, réunit une importante équipe d’archéologues, afin d’ouvrir plusieurs chantiers exploratoires sur l’acropole. Ces équipes se succédaient sur le terrain en travaillant avec un nombre important d’ouvriers (une vingtaine au moins) : au cours des années qui ont suivi l’invasion par les Turcs de la partie Nord de l’île et le déplacement des populations qu’elle a entraîné, les fouilles permettaient en effet aux réfugiés d’exercer une activité au moins provisoire.
Ouvrières au sanctuaire, 1979 (F. & A. Hermary / Archives EFA, Y.2573)
Les membres de la mission logeaient dans des appartements loués à Limassol et transportaient le matériel de fouille dans une salle du château médiéval de Limassol (« kastro ») où les conditions de travail n’étaient pas excellentes. La construction, sur un terrain acheté par l’École française d’Athènes dans le village d’Agios Tychonas, d’une maison dotée de salles de réserve (« apothèques ») pour stocker le matériel qui n’était pas déposé au musée de Limassol changea radicalement, à partir de 1982, les conditions de fouille et d’étude – encore améliorées, quelques années plus tard, par l’adjonction de trois studios et d’une nouvelle apothèque.
La maison de fouille, croquis (M. Schmid / Archives EFA, 16893)
Au cours des années 1980 les équipes de fouille étaient encore constituées d’un nombre important d’ouvriers chypriotes, hommes et femmes, recrutés et gérés par Kypros Tsangaridès, technicien du Département des Antiquités mis à notre disposition comme contremaître par Vassos Karageorghis, puis par les directeurs du Département qui lui ont succédé : par ses compétences et son dévouement, il a joué un rôle central dans notre mission pendant une bonne vingtaine d’années.
Kypros Tsangarides et sa famille, 1979 (F. & A. Hermary / Archives EFA, Y.2574)
À partir des années 1990 il est devenu plus difficile de recruter des ouvriers chypriotes et les responsables de chantier ont fait plus largement appel à des étudiants. Parmi ceux qui, en dehors des activités de terrain, ont collaboré régulièrement au travail de la mission il faut citer Andreas Georgiadès, restaurateur au Cyprus Museum, et les techniciens du musée de Limassol Nikos Pétridès et Odysseas Michaïl.
A. Hermary