6. Amathonte – La basilique de l’acropole


À la fin du VIe et dans la première moitié du VIIe s. toute l’île de Chypre connaît une période de prospérité qui se manifeste, en particulier, par la (re)construction de nombreux édifices religieux. C’est le cas à Amathonte où la plus grande de ces basiliques se trouve en bord de mer. L’acropole est alors, semble-t-il, moins densément habitée que la ville basse, mais son sommet est entièrement reconstruit après le démontage du temple et des autres édifices dédiés à Aphrodite.

Plan du sanctuaire (M. Schmid, J. Laragné / Archives EFA, 42009)
Plan du sanctuaire (M. Schmid, J. Laragné / Archives EFA, 42009)

La partie actuellement fouillée se présente sous la forme d’un grand quadrilatère de 60 x 46 m dont l’angle Nord-Est est occupé par une petite basilique formant un carré presque parfait (25 x 24 m). Une grande partie de cet espace était occupée par une cour à ciel ouvert (atrium) au milieu de laquelle était creusée une grande citerne à la couverture voûtée qui, comme deux autres citernes et les deux vases antiques restés en place, servait de réserve d’eau sur une colline dépourvue de sources.
L’église est composée, dans sa partie centrale, de trois nefs à abside précédées d’un narthex et d’un exonarthex, auxquels s’ajoutent plusieurs pièces annexes, huit au Nord et quatre au Sud ; des tribunes s’élevaient au-dessus du narthex et des nefs latérales.

Pavement en opus sectile (Ph. Collet / Archives EFA, Y.1440)
Pavement en opus sectile (Ph. Collet / Archives EFA, Y.1440)


Pavement en opus sectile (Ph. Collet / Archives EFA, Y.1440)
Plaque à décor de grenades (J. Humbert / Archives EFA, 33161)

Il ne reste presque rien – en dehors des tuiles – des parties hautes de l’édifice, ni même des colonnes intérieures en marbre, mais le pavement était assez bien conservé : il se présentait sous la forme d’un opus sectile polychrome (sol composé d’un assemblage de carreaux de marbre, de calcaire et de terre cuite), dont certains éléments étaient des fragments de plaques de marbre à décor en champlevé (oiseaux, motifs végétaux) provenant vraisemblablement de la décoration du temple transformé en église. On ignore à qui était dédiée cette petite basilique restée peu de temps en usage, puisqu’elle est abandonnée, comme le reste du site, à la fin du VIIe s.

A. Hermary