7. Amathonte – Le palais des rois d’Amathonte


Dès 1975, les fouilles de l’EFA sur l’acropole ont mis en lumière, en contrebas du sommet de la colline, la présence de vestiges monumentaux appartenant à de vastes espaces de stockage. La fouille, poursuivie depuis cette date avec quelques interruptions, a mis au jour une grande partie d’un bâtiment interprété comme le palais des rois d’Amathonte.

Vue aérienne du palais avec la muraille médiane au sud, 2011 (Chr. Gaston / Archives EFA, N486-002)
Vue aérienne du palais avec la muraille médiane au sud, 2011 (Chr. Gaston / Archives EFA, N486-002)

L’établissement du palais date de la période Chypro-géométrique III (fin IXe – début VIIIe s. av. J.-C.), comme en témoigne la stratigraphie d’un sondage réalisé en 1997. À cette première phase, documentée par une base de colonne en calcaire et le matériel céramique corrélé, succède une deuxième datée de la période archaïque, au cours de laquelle le bâtiment fut remanié. La troisième phase correspond à un élargissement considérable des espaces de stockage à la période classique (Ve – IVe s. av. J.-C.). La fin de ce mode d’organisation politique et la chute du dernier roi d’Amathonte entraîna la destruction du palais, pendant ou immédiatement après la guerre qui opposa Ptolémée à Antigone (puis Démétrios) pour la possession de l’île.

Stèle hathorique polychrome (Ph. Collet / Archives EFA, Y.1787 ; S. Hartmann / Archives EFA, 17895)
Stèle hathorique polychrome (Ph. Collet / Archives EFA, Y.1787 ; S. Hartmann / Archives EFA, 17895)

Dans les pièces fouillées aussi bien que dans les couches de destruction et d’abandon du palais, ont été trouvés de nombreuses sculptures en terre cuite et en calcaire, du matériel céramique en abondance, local et d’importation, ainsi que de nombreux objets liés aux activités économiques et cultuelles qui avaient lieu dans le bâtiment. Particulièrement remarquable, la stèle hathorique polychrome découverte en 1983 devait très certainement appartenir au palais : comme ailleurs à Chypre, Hathor, avatar de la Grande Déesse, garantissait ainsi sa protection divine au pouvoir royal.

A. Cannavò