Newsletter EFA numéro 17 – Été 2022

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NEWSLETTER ÉTÉ 2022

 ÉDITORIAL

La « science ouverte » n’a jamais été un vain mot pour l’EFA dont la bibliothèque, la maison des hôtes, les jardins, accueillent de longue date des chercheurs de toutes générations et de tous horizons. Aujourd’hui, avec son plan d’action en faveur de la science ouverte, avec ses nouveaux outils numériques de traitement des données et ses services à la recherche, l’École française d’Athènes s’est résolument engagée, avec les moyens de son temps, dans la réaffirmation de principes qui sont au cœur de ses missions historiques : faire connaître, analyser et publier les sources qui renouvèlent les savoirs. Si la pandémie et son cortège de visioconférences nous a, plus que jamais, fait comprendre la valeur de l’accès au terrain et des relations humaines dans la recherche, elle a aussi ancré profondément les usages du numérique dans nos pratiques, et donné tout son sens à l’ouverture des données. L’EFA a d’ailleurs été pionnière en la matière, avec la création de CEFAEL dès 2003, puis de la Chronique des fouilles en ligne dès 2009. Aujourd’hui, la nouvelle version de la plateforme Archimage offre des fonctionnalités appropriées pour répondre aux enjeux de la « science ouverte » et servir d’appui au montage de projets européens comme aux publications. Les SIG des sites archéologiques et les bases de données des programmes de recherche ont eux aussi vocation à s’insérer dans ce mouvement d’ouverture des données, qu’il faut d’abord organiser, référencer et structurer en lien avec tous les services. Des archives aux publications en passant par la bibliothèque et la direction des études, avec l’appui du service informatique et des équipes administratives, c’est l’ensemble de l’École qui concourt depuis plusieurs années à l’amélioration de tous les rouages qui permettent non seulement de rendre accessibles les données de la recherche, mais aussi de les rendre plus visibles, interconnectées et reliées à d’autres systèmes de référence à une échelle internationale. Dans un cadre juridique précis, l’ouverture des ressources numériques est aussi, par leur référencement, un moyen efficace de protéger les droits des auteurs et des acteurs de la recherche, à l’heure où la mondialisation des savoirs ne cesse d’accroître les effets de concurrence. Si la tâche peut paraître démesurément vaste dans un monde interconnecté, rendre plus accessibles les données documentaires de la recherche, par des outils numériques et dans le strict respect de la législation, est un objectif qui peut être réalisé par étapes, avec le concours de tous. Un objectif qui engage aussi une éthique de la recherche et du partage du savoir, à la mesure de la richesse de nos fonds d’archives.

Véronique Chankowski, directrice de l’École française d’Athènes

 INFORMATIONS PRATIQUES ET APPELS

Bibliothèque : réservations

Depuis le 7 juin, la réservation de place à la bibliothèque passe comme auparavant par un simple mail au personnel de la bibliothèque (bibliotheque [at] efa.gr). Une fois validées, vos réservations sont visibles dans votre compte lecteur sur le catalogue. Cette option de réservation est proposée aux personnels de l’EFA, membres, anciens membres et résidents de la maison des hôtes.

Bibliothèque : horaires d’été

Du lundi 1er août au samedi 27 août, la bibliothèque ouvre en horaires d’été : 9h – 15h du lundi au vendredi, fermeture le samedi.

L’EFA recrute…

L’École française d’Athènes recrute un.e Chargé.e d’appui au pilotage scientifique. Pour en savoir plus… Nouvelle page Facebook des publications EFA Retrouvez nos dernières publications et informations sur les éditions de l’École française d’Athènes ici. Nom d’utilisateur de la page : @edefathenes

 AGENDA

Cinéma d’été 05, 12, 21 juillet & 30 août 2022 Terrain de tennis de l’EFA

En savoir plus…

EXPOSITION EFA 175 22/09/2021 – 22/11/2022 Exposition virtuelle

Une proposition de l’École française d’Athènes, dans le cadre du programme #EFA175. Avec la collaboration du Musée L, musée universitaire de Louvain, Belgique, de la Direction de la Documentation de l’Université de Lorraine et de la Cinémathèque Centrale de l’enseignement public.

Visiter l’exposition virtuelle Pour en savoir plus…
CONFÉRENCE ANNUELLE DE L’EFA (Re)découvrez en ligne les conférences de Véronique Chankowski sur « Les activités de l’École française d’Athènes en 2021 » (en français et en grec) et de Patrice Hamon sur « Les Grecs d’Asie Mineure, d’Alexandre à Eumène III (334-129 a.C.) : découvertes récentes et recherches actuelles » (en français et en grec).

 ZOOM SUR…

… l’ouverture des notices du site de Philippes : plus de 14 000 notices disponibles en ligne sur Archimage !

L’EFA est heureuse de vous annoncer la mise en ligne de 14 786 notices décrivant les documents photographiques et graphiques issus des recherches sur le site de Philippes !

L’ouverture de ce premier lot répond à la politique de l’établissement visant à rendre plus accessible les données des programmes de recherche coordonnés par l’École. Le choix s’est porté sur le site de Philippes pour plusieurs raisons. Les archives de Philippes (textuelles, photographiques et graphiques) ont fait l’objet d’une numérisation de masse en 2018. Outre le fait de disposer des versions numérisées, cette entreprise a permis de reprendre et compléter les notices descriptives à partir de 2019. Au même moment, un travail inter-services est mené sur l’harmonisation des contenus de toutes les bases et d’alignement de leurs index sur des référentiels nationaux et internationaux. En 2021, la base Archimage fait peau neuve grâce aux développements réalisés par le service informatique. Une refonte structurelle alliée à de nouvelles fonctionnalités offre aux consultants un meilleur accès en terme de recherche et de visualisation des images, et améliore la réutilisation des métadonnées et fichiers associés. Enfin, depuis plusieurs mois, une collaboration étroite entre la photothèque/planothèque et Michel Sève, responsable du site de Philippes, aboutit à créer la liste exhaustive de ses secteurs géographiques. Le 24 juin 2022, 14 786 notices sont mises en ligne. Toutefois, si la mise en ligne des descriptions est une grande avancée, l’ouverture des données elles-mêmes pouvant l’être constitue le fondement de la politique science ouverte au niveau international et suivie par l’EFA. Ainsi, un premier lot d’images de 370 images a été ouvert ; d’autres lots suivront. Cette ouverture a été rendue possible en premier lieu grâce à la collaboration du service des archives avec le responsable de site. Afin de poursuivre cette ouverture, l’EFA contactera les auteurs concernés par les lots suivants. Comment accéder aux données ? Allez sur la base Archimage ; dans la barre de recherche, tapez « Philippes ». Vous pouvez alors :
  • cliquer sur Rechercher,
  • sélectionner « Philippes [Lieu] » qui sélectionnera uniquement Philippes dans l’index Lieu ;
  • ou encore « Philippes [Index] » qui interrogera le terme Philippes dans les différents index.

Les résultats s’affichent. Vous avez la possibilité d’affiner par Domaine, Périodes, Auteurs. Pour ne consulter que les notices avec image, activez le bouton Images présentes uniquement. Les notices peuvent aussi être triées par Référence ou encore Date du document. Concernant l’affichage, vous pouvez paramétrer le nombre de notices par page, mais également opter pour un mode grille (notice et image), photos (visuel uniquement), ou encore tableau. Bonne visite !

Vous souhaitez ouvrir des données ? L’EFA encourage tout responsable de site, chercheur, auteur ayant le souhait d’ouvrir des données dont il a la charge à contacter le service des archives. Cette ouverture se fera en dialogue avec les équipes et dans le respect de la législation en vigueur.

 RECHERCHE ET FORMATION

La Science Ouverte, une question d’intégrité scientifique

Le 3 décembre 2021 paraît le décret 2021-1572 relatif au respect des exigences de l’intégrité scientifique par les établissements publics. Ce texte change radicalement la vision quelque peu hors-sol que certains pouvaient se faire de la science ouverte, un concept souvent prôné mais parfois difficile à appliquer. Mais à présent, l’ouverture des données devient un enjeu d’intégrité de la recherche. Pourquoi ? Ce texte, visant à « garantir le caractère honnête et scientifiquement rigoureux » des activités de recherche (Art. 1) place en effet les notions de traçabilité et de reproductibilité au premier plan. Ces deux exigences passent par « la mise à disposition des méthodes et protocoles, des données et des codes sources associés aux résultats de la recherche » et « la diffusion des publications en accès ouvert » (Art. 2). Pour cela, l’État délègue aux établissements la mise en application de ces mesures et leur demande de nommer un référent intégrité scientifique. Une politique générale de conservation, de communication et de réutilisation des données doit être définie, de même que la rédaction de plans de gestion de données (PGD) par les équipes des programmes de recherche (Art. 6). Car des données ouvertes sont des données protégées : les métadonnées qui les accompagnent précisent leurs auteurs, leurs dates et contextes de création et les inscrivent dans un cadre institutionnel. Le programme de recherche acquiert ainsi une véritable identité numérique. Les données elles-mêmes sont ouvertes en fonction de leurs auteurs et du Code de la propriété intellectuelle. Enfin, elles peuvent être liées aux publications mises en ligne. À l’EFA, c’est Laurianne Sève qui veille à satisfaire ces exigences, en tant que référente intégrité scientifique. Une politique de gestion des données se met en place au niveau de l’École, qui affiche ses engagements auprès de la communauté des chercheurs, et attend de celle-ci qu’elle suive certaines recommandations. Parallèlement, l’EFA favorise les publications en accès ouvert et offre son aide en vue d’ouvrir des jeux de données conservés en son sein. En vue d’assister au mieux les chercheurs dans cette démarche, l’École propose une grille de services, en commençant par une aide à la rédaction de PGD.

Nous remercions Guy Ackermann, membre suisse de l’EFA, d’avoir accepté de partager avec nous son expérience en la matière : « Parmi la panoplie des arcanes et des expressions de la novlangue imposées par la politique des appels à projets internationaux, un assemblage de trois mots pourtant inoffensifs suffit à horripiler ou à décourager le-la chercheur-euse prêt-e à s’engager dans la voie des vaines incantations à l’« innovation » et à la « disruption » : le Plan de Gestion de Données (PGD) ou Data Management Plan (DMP). Voici un bref retour d’expérience sur cet exercice d’élaboration d’un PGD. Totalement angoissé et démuni face aux modèles de PGD existants, j’ai dans un premier temps procrastiné ce fardeau pendant plusieurs semaines, avant de solliciter le Service des archives et le Service informatique de l’EFA, qui m’ont épaulé en m’apportant leurs précieux conseils sur de nombreux points techniques. Avec l’assistance de Marie Stahl et de Louis Mulot, ce document m’a en effet aidé à recenser les différents types de données qui seront collectées et étudiées, mais aussi à en définir les meilleurs formats et à les associer à des métadonnées fondées sur des référentiels, de manière à pouvoir être ensuite réutilisées par d’autres. L’idée d’un PGD est en effet de prévoir le cycle de vie des données, de leur recueillement à leur réutilisation, en passant par leur étude, leur stockage, leur conservation et au final leur partage. L’élaboration de ce document m’a par ailleurs forcé à me poser des questions d’ordre éthique, de propriété intellectuelle et d’éventuelles restrictions dans la diffusion des données, avec la possibilité de définir des périodes d’embargo. La rédaction d’un DMP m’a ainsi permis de préciser la structure de mon projet et d’en définir plus clairement les lots de travail ou work packages, en particulier ceux consacrés à la diffusion et à la valorisation de ses résultats. Il ne s’agit en effet pas de se déclarer naïvement favorable à la science ouverte, mais de justifier de manière très concrète les moyens qui seront mis en œuvre pour partager sans entrave les données de la recherche. Je n’aurais jamais imaginé qu’un plan de gestion de données serait davantage qu’un formulaire rébarbatif et apporterait autant à la conception de mon projet. »

Découvrez la carte interactive OtHeritages

Conçue lors du quinquennal 2017-2021 dans le cadre du programme OtHeritages, la carte interactive Ottoman Heritage in Greece: Map and Bibliography est désormais accessible depuis le site de l’EFA. Cette carte recense environ 600 monuments répartis en plusieurs catégories, qu’il s’agisse d’édifices religieux, administratifs ou militaires ou encore de bains et de fontaines. Certains d’entre eux sont des monuments protégés, d’autres ont changé de fonction lors de la transition de l’Empire ottoman à l’État grec, d’autres encore ont disparu. Ils sont tous réunis sur une même carte qui fournit à la fois des vues d’ensemble, nationale ou régionale, et des localisations précises à l’échelle d’une ville ou d’un village. De surcroît, à chaque monument est associée une bibliographie en ligne dont les notices peuvent être exportées et réutilisées. Régulièrement complétée et mise à jour, cette bibliothèque des monuments ottomans de Grèce compte aujourd’hui près de 2000 références. Par cette nouvelle réalisation numérique, l’École française d’Athènes poursuit son engagement en faveur de la science ouverte en mettant à la disposition des chercheurs et du public un répertoire inédit de monuments parfois peu connus et peu visibles dans le paysage grec ; elle offre de plus un ensemble de données bibliographiques aisément consultables et réutilisables. Ce projet développé à l’École française d’Athènes témoigne de l’actualité et de la vitalité de la recherche sur la Grèce ottomane et, au-delà du soutien à un champ de recherche émergent, espère contribuer à la sensibilisation à un patrimoine encore souvent négligé, et pour cela menacé, qui n’en reste pas moins essentiel pour saisir l’histoire de la Grèce moderne et contemporaine dans sa complexité.

Φραγκικά : un portail numérique sur la Grèce franque

En dépit d’une convention largement établie, le Moyen Âge grec ne s’identifie pas à la seule période byzantine, puisqu’une part importante des populations hellénophones et orthodoxes vit sous des régimes politiques distincts à partir de la seconde moitié du XIe siècle ; ainsi, la conquête seldjoukide soustrait à la tutelle de Constantinople plusieurs régions d’Asie mineure, tandis que les Normands éjectent les Byzantins d’Italie du Sud, avant de menacer les Balkans. Dans leur sillage, les chefs de la Première croisade s’octroient des principautés sur les marges orientales de l’Empire, annonçant le violent renversement de pouvoir du 13 avril 1204, quand la capitale byzantine est enlevée par les armées de la Quatrième croisade conduites par la flotte de Venise. La fragmentation politique ultérieure du monde grec facilite l’établissement de pouvoirs occidentaux autour du bassin égéen, unis dans la défense d’un Empire latin de Constantinople appelé à remplacer l’Empire grec ; si les rivalités propres aux chefs croisés fragilisent la stabilisation des institutions franques, elles ne bloquent pas l’application du régime féodal dans les territoires conquis, quelles que soient les variations locales imprégnant le fonctionnement des nouveaux États : la féodalité se superpose aux institutions précédentes, s’appuie sur les administrations grecques pour exploiter les domaines fonciers, organiser les prélèvements et réguler les échanges. La communauté de régime politique détermine la structure socio-économique des pays grecs sous domination latine, où la dimension culturelle proprement « franque » s’estompe progressivement avec l’épuisement des lignages. Si, au XIIIe siècle, les élites aristocratiques se recrutent en milieu « franc » dans le royaume de Chypre et dans la principauté de Morée, très vite s’immiscent dans les mosaïques seigneuriales des familles vénitiennes, génoises, florentines, catalanes, navarraises, napolitaines, siciliennes. Même en Crète, dans l’Archipel et l’Heptanèse, où Venise exerce un contrôle étroit sur les sociétés insulaires, les évolutions montrent que les autochtones obtiennent davantage d’espaces d’intervention. En règle générale, après 1204, Francs, Italiens, Latins et Grecs, quels que soient leurs statuts différents et inégaux, concourent à dynamiser les villes et les campagnes, si bien que les phénomènes d’acculturation se multiplient dans tous les domaines et dans toutes les directions. De ce fait, cette période tient une place déterminante dans l’histoire de l’hellénisme, d’autant plus décisive que l’empreinte politique et juridique se maintient dans les îles Ioniennes jusqu’en 1797. Dans une démarche de science ouverte et afin de faciliter l’accès aux sources éclairant l’histoire de la domination franque, vénitienne, latine sur les pays grecs, entre la fin du XIIe siècle et la fin du XVIIIe, l’École française d’Athènes inscrit à son quinquennal 2022-2026 un programme sur la Grèce franque comprenant deux volets principaux : d’une part, il mettra à disposition un portail intitulé Φραγκικά. Sources des pays grecs sous domination latine, où figureront en accès libre des ressources bibliographiques destinées à faciliter les enquêtes sur les auteurs et les textes associés à ces sociétés gréco-latines ; à terme, des ressources de nature monumentale, iconographique et épigraphique enrichiront ce portail numérique conçu selon les principes de production de données FAIR. D’autre part, des rencontres annuelles tenteront de cerner l’élaboration des principes épistémologiques à partir desquels s’est construite la narration historique sur cette période particulière du Moyen Âge grec.

Chronique des fouilles en ligne et Science Ouverte

Depuis 2009, la Chronique des fouilles en ligne se développe dans un effort et une politique d’ouverture des données. Elle accueille en effet les résultats préliminaires et souvent inédits des archéologues pour les diffuser sur la plateforme de la Chronique, en français ou en anglais selon les sites. Les données, en accès libre, sont interrogeables par un moteur de recherche à critères multiples qui permet de visualiser une liste de résultats ou une carte des résultats, ou même encore les images contenues dans les notices.

La Chronique des fouilles en ligne propose plusieurs niveaux de consultation et d’utilisation des données :
  • une consultation et une lecture simple de l’actualité archéologique en Grèce : elle peut être lue au fil des notices.
  • elle peut également être interrogée pour mieux écrire, réécrire une histoire ou remonter aux sources bibliographiques : l’histoire de la recherche archéologique dans une région, sur un site, par un archéologue, par une institution, sur un objet, sur une période. Les notices peuvent, en outre, être téléchargées en format pdf.
  • grâce à son modèle de données et à l’ouverture de ses données et métadonnées, elle peut interopérer avec d’autres outils numériques qui concernent le monde grec antique et byzantin ou moderne et qui fonctionnent avec des données liées ouvertes (LOD) : les liens sémantiques entres les vocabulaires de la Chronique des fouilles en ligne et ceux des référentiels internationaux permettent une interopérabilité entre la Chronique et d’autres plateformes : ToposText, notamment, pour élargir ses recherches aux sources écrites, FastiOnline, pour élargir son point de vue à la recherche archéologique dans toute la Méditerranée, Archimage ou le Bulletin Archéologique des Écoles françaises à l’Étranger (BAEFE) pour combiner les notices de la Chronique à des documents d’archives de l’EFA et/ou à des rapports de fouilles publiés et plus fournis. Les possibilités qui s’ouvrent au chercheur se multiplient au fur et à mesure de l’ouverture des données et de l’interconnexion des outils à sa disposition.

DARIAH-EU Annual Event 2022: Storytelling

L’École française d’Athènes était présente en 2022 au colloque annuel du consortium (ERIC) DARIAH, Digital Research Infrastructure for the Arts and Humanities, qui soutient la recherche en humanités numériques. Le sujet du colloque, qui s’est déroulé cette année à Athènes, était le storytelling, comme mode de transmission des savoirs : les communications s’intéressaient au rôle du storytelling dans toutes les dimensions des humanités numériques, aux acteurs du storytelling (archives, musées, entreprises etc.), les méthodes et les supports du storytelling et du storytelling numérique. Nous avons présenté un poster, publié en accès libre sur Zenodo.org, dont l’objectif était de montrer comment les outils numériques disponibles à l’EFA, à travers toutes les données interconnectées, peuvent contribuer à écrire des histoires, comme dans l’exemple précis de l’histoire de la recherche archéologique de l’EFA à Philippes. Notre contribution est disponible ici : Bouras Catherine, Franceschi Laure, Grandsagne Bertrand, Mulot Louis, & Stahl Marie. (2022). From archives to digital tools: the story of research of the EFA at Philippoi, Greece. Zenodo.

 ARCHIVES

Fouilles sous-marines à Amathonte / Photographie transmise par J.-Y. EmpereurDes archives en appellent d’autres !

Ou encore « Comment le fait de contacter le producteur d’un lot d’archives permet de collecter d’autres documents et d’en créer de nouveaux ». Ainsi commence l’histoire. Lorrie Tomine, stagiaire en charge du traitement de la correspondance directoriale de la mandature Olivier Picard, propose de valoriser le thème des fouilles sous-marines. En effet, c’est durant les années 1980 que l’EFA s’investit dans cette nouvelle technique ; de nombreux échanges se retrouvent dans la correspondance et plusieurs autres documents dans les archives scientifiques. Afin de compléter les informations, décision est prise de contacter Jean-Yves Empereur, responsable des fouilles des ports d’Amathonte et de Thasos, et alors secrétaire général du l’EFA, qui a répondu favorablement à notre proposition d’entretien par visioconférence. Grâce à cet échange, outre la rédaction d’un bel article sur le sujet, des documents complémentaires et un témoignage filmé ont pu être recueillis, qui rejoindront les fonds de l’EFA. Pour en savoir plus…

L’inventaire du mobilier de l’EFA / EFA 5 ADM 82Les inventaires et registres, bien plus que de simples listes…

La série ADM des archives administratives de l’EFA mérite qu’on s’y attarde. En effet, bien que celle-ci rassemble exclusivement les documents liés à la gestion de l’établissement et de ses activités, plusieurs niveaux de lecture permettent d’en retirer des informations précieuses venant enrichir nos programmes de recherches. Alexandre Farnoux, dans le cadre du programme Pour une histoire décalée de l’École française d’Athènes, nous propose ainsi une relecture édifiante du registre 5 ADM 82. Pour en savoir plus…

 BIBLIOTHÈQUE

La bibliothèque, un acteur important pour la Science ouverte

L’équipe de la bibliothèque est engagée dans l’accompagnement des chercheurs à l’usage des archives ouvertes, HAL en l’occurrence. L’objectif est d’encourager le signalement et le dépôt des publications, à la fois pour améliorer la promotion et la réutilisation des données produites par la recherche conduite à l’EFA, et pour améliorer la visibilité des membres de l’EFA et de leurs activités. On a commencé par des formations en interne des membres et chercheurs en résidence à la création d’un compte dans HAL et à son entretien. Ces formations sont appelées à se répéter tous les ans, pour les nouveaux arrivants. Elles ont été complétées cette année par un volet Orcid, ce référentiel chercheurs international étant devenu incontournable dans le dépôt et l’évaluation de projets européens. On continue avec la mise en place d’un circuit de récupération des notices de publications déposées dans HAL, pour relayer et mettre en valeur ces signalement via les outils de l’EFA, et notamment en se donnant les moyens de les lier aux programmes de recherche et aux sites. Les principes généraux de ce circuit ont été exposés lors de la réunion des chefs de mission de mars 2022. On finira en mettant à la disposition de tous des outils d’accompagnement (fiches pratiques, tutoriels, vidéos), depuis le site de l’EFA. Une partie de ces outils existe déjà, mais ayant été réalisée pour répondre à des besoins ponctuels, ils ont besoin de revêtir un aspect plus formel et plus généraliste. Cette série d’opérations constitue l’activité la plus « évidemment » science ouverte de la bibliothèque. Le fait que son activité repose, entre autres, sur l’usage de référentiels d’autorité, la place aussi en position logique pour participer aux projets EFA impliquant l’usage de ces derniers. Elle est aussi un interlocuteur normal pour les projets intégrant un volet documentation. Ces différents projets peuvent être portés par l’EFA dans l’EFA, ou bien par l’EFA en collaboration avec d’autres institutions, ou bien par d’autres institutions ayant sollicité la participation de l’EFA. Parmi tous ces projets, on citera :
  • ArchéoAl : porté par l’IFAO, associant l’ensemble des EFE, la BIS, Frantiq et l’Abes, financé en partie par Collex-Persée, ce projet vise à enrichir le référentiel d’autorités IdRef de notices d’autorités géographiques et à les aligner avec Pactols, GeoNames et Pléiades. Pour les notices EFA, on s’est concentré sur versement et la mise à jour des notices correspondant aux secteurs principaux des WebSIG actuellement en ligne (Délos, Agora de Thasos, Amathonte). (en cours) Voir le site CollexPersée…
  • Rev@ntiq : porté par la MOM de Lyon, et associant un important réseau de centres de recherches et documentaires sur les sciences de l’antiquité, le projet a pour objectif d’améliorer le signalement et le suivi des revues dans ce domaine sur la plateforme Mir@abel (cette plateforme recense, en collaboration avec l’Abes et le SUDOC, les revues scientifiques dont une version électronique est librement accessible, qu’il s’agisse d’une série de numéros particuliers, des index ou tables des matières, ou de tous les numéros). Il est également prévu de positionner un module de Mir@abel comme le « SherpaRomeo francophone », en encourageant les éditeurs scientifiques en sciences de l’antiquité francophones à signaler dans ce module leur politique de publication et autoarchivage (voir le module ; voir sherpaRomeo).
  • Rapido : ce projet, lauréat du dernier AAP du FNSO, porté par l’ENS de Lyon et associant l’INIST, l’EFR, l’EFA, le réseau EFE et l’Abes vise à enrichir et mettre en relation des publications publiées dans Persée avec des sources externes. L’EFA y est associée, via la bibliothèque, le SI et la direction des études, pour proposer des référentiels utilisables et contrôler les résultats obtenus, sur le corpus de test sélectionné par l’équipe du projet (le BCH et le BEFAR). La méthodologie développée pourra à terme être appliquée à l’ensemble des publications de l’EFA dans Persée. (voir la description du projet sur le site du COSO)
  • Φραγκικά – Grèce franque : la présentation du projet est faite sur le site de l’EFA et plus haut dans la présente Newsletter. La bibliothèque accompagne la constitution de la base de données documentaire, dans une instance zotero EFA et notamment en définissant le mode de saisie des données dans Zotero. Cet accompagnement est l’occasion de mettre au point une méthodologie d’usage de zotero dans le cadre de projets EFA, répliquable (et adaptable selon les besoins), en collaboration étroite avec la direction des études et le service informatique.
  • Thraco-Pel : on a ainsi appliqué (et adapté) cette méthodologie à ce projet, qui doit s’appuyer sur une base de données documentaires, et sur l’exploitation de cette dernière.
  • Bibliothèques zotero de sites : la bibliothèque instruit actuellement la réalisation de bibliothèques zotero autour des sites de fouilles traditionnels de l’EFA. En collaboration avec le service informatique et le service des publications, le catalogue des publications sera converti en notices zotero réparties entre les différentes bibliothèques de site.
  • Documentation des secteurs de SIG :  certains SIG ayant vocation à intégrer des références documentaires et à signaler les références évoquant les différents secteurs, la bibliothèque participe à la réflexion en cours visant à définir un outil efficace et une procédure adaptée.

Partant du principe que toute opération visant à lier des données FAIR entre elles participe à l’ouverture de la science, la bibliothèque est donc engagée sur de nombreux projets Open Science.

 PUBLICATIONS

La Science ouverte au cœur du processus éditorial

« Mettre en ligne et rendre consultable gratuitement et sans délais les revues et ouvrages » : pour la majorité des personnes, la science ouverte se résume à l’accès sans entrave (y compris économique) aux publications. Cela est vrai, en partie. L’EFA a incontestablement été précurseur en la matière (voir https://www.efa.gr/fr/publications/lire-en-ligne/edition-numerique). Les principes de la Science ouverte, pour l’édition, recouvrent cependant toute une série d’autres mesures, toutes aussi importantes, parfois moins visibles, qui ont pour objectif de favoriser cet accès aux revues et ouvrages pour le lecteur certes, mais aussi pour le chercheur et la communauté au sens large, tout en garantissant fiabilité, honnêteté, respect et responsabilité. Très concrètement, et rapidement, qu’est-ce que cela signifie pour les publications de l’EFA ?

Intégrité : l’EFA, comme éditeur, s’engage à publier tous les articles sans autre critère que leur validité scientifique dans le respect de sa ligne éditoriale. Elle suit les procédures des standards internationaux et affiche très clairement sur son site, le processus de validation scientifique. Elle est, à ce titre, signataire de la Charte française de déontologie des métiers de la Recherche. En complément, les services des publications des cinq Écoles s’entendent sur une Charte éthique des publications, qui verra le jour après l’été, qui reprendra les normes de comportement éthique (à tous les stades du processus de publication) suivies par les Éditions. Faciliter le suivi des productions éditoriales : rendre accessible signifie également favoriser la circulation de la production éditoriale par l’adoption de référentiels connus et reconnus internationalement. Le service des publications s’attache à doter tous ses auteurs d’une identité numérique (IDRef, ORCID), adopte ONIX et Thema pour le circuit commercial du livre et Pactols comme référentiel sujets. Il inscrit sa politique dans celle de l’École et à ce titre privilégie Archimages pour le dépôt des données. Le responsable des publications est également « partenaire édition » du réseau Mir@bel. Mise en ligne : C’est certainement l’aspect le plus visible. Pour assurer la pérennité des plateformes utilisées et l’archivage par le CINES, le service des publications a décidé de migrer progressivement les ouvrages hébergés par CEFAEL vers Persée (newsletter 14). Depuis deux ans, des plans massifs de numérisation avec reconnaissance de textes sont lancés – le dernier en date, ce printemps, sur une cinquantaine d’ouvrages – afin d’avoir des documents, notamment anciens, parfaitement exploitables, y compris par les plateformes elles-mêmes (Persée, OpenEdition). Favoriser le multilinguisme : « Si la culture scientifique est majoritairement véhiculée par une seule langue, partager des connaissances au-delà des organismes de recherche et des universités devient difficile » (Initiative d’Helsinki sur le multilinguisme dans la communication savante). La traduction constitue clairement une option possible pour répondre à cette nécessité d’ouverture. L’EFA encourage la publication d’articles en d’autres langues dans le BCH ; le BCHmc est bilingue (français, anglais) et le BAEFE multilingue. La collection Épitomé édite conjointement des versions française, anglaise et grecque. Deux BEFAR sont en cours de traduction en anglais. Ouverture et publication des données : pour qu’une donnée circule, qu’il n’y ait pas d’entraves à la réutilisation des résultats publiés (ce qui est l’objectif de la Science ouverte), un cadre juridique spécifique est établi. Toutes les publications disponibles sur Persée, OpenEdition et CEFAEL sont sous licence Creative Commons CC-BY-NC-ND 4.0 (réutilisation sans modification et sans exploitation commerciale). Elle autorise donc la réutilisation des données (le texte est une donnée, comme le sont les illustrations et tableaux) sur tout support ou format, tout en la rattachant bien à un auteur, et en interdit l’exploitation commerciale. Plusieurs pistes pour le futur L’évolution vers la Science ouverte contribue à encourager l’émergence de nouveaux modèles éditoriaux, de l’évaluation (open peer-review) à la diffusion, en phase avec les opportunités offertes par le numérique. De nouveaux modèles de revue apparaissent avec la montée en puissance des archives ouvertes comme outil de soumission à la validation par les pairs et comme support de communication des travaux de recherche (epi-revues, data papers, modules d’évaluation qualitative ouverte…). De nouveaux types de documents, mixant textes, données et supports variés, sont expérimentés. Qu’ils soient opportuns ou non pour notre communauté, leur existence a des effets sur la production scientifique et l’EFA ne peut pas ne pas en tenir compte. Elle accentue, à ce titre, le lien Archimages/publication, mène une réflexion, sous l’égide de Bruno Morandière, sur les data papers et a participé, avec succès, à un appel FNSO (Tholos). La quantité d’informations scientifiques en circulation est appelée à augmenter de façon exponentielle. Les outils de filtrage, les réseaux de recommandation gagneront en importance et le service des publications devra les utiliser. L’évolution des modèles économiques éditoriaux C’est incontestablement l’autre aspect visible de la Science ouverte. Si on supprime la vente de produits éditoriaux, les sources de financement sont à trouver ailleurs : système de compensation, financement participatif… mais surtout, pour l’EFA, fourniture de service à valeur ajoutée (par exemple l’abonnement freemium chez OpenEdition), soutien institutionnel et mécénat. La sollicitation de soutiens prendra naturellement une part toujours plus importante dans le bouclage d’un projet éditorial.

 PORTRAITS

Les nouvelles recrues

Thanasis PANAGIOTOPOULOS

Thanasis Panagiotopoulos a rejoint l’EFA le 1er avril 2022. Recruté sur un poste à mi-temps, il succède à Michalis Douzenis, comme contremaître à Argos.

Les départs

Litsa TROUKI

Après plus de trente ans passés au service de l’École française d’Athènes, Litsa Trouki a choisi de faire valoir ses droits à la retraite et quitte définitivement l’École au 30 juin 2022. D’abord au service des publications (sous la direction d’Olivier Picard), puis comme assistante de quatre directeurs successifs, son dévouement incessant et son énergie consacrée au déploiement des missions de l’EFA ont constitué un apport considérable au bon fonctionnement de l’École.

Iris GRANET-CORNÉE

Iris Granet-Cornée, recrutée en 2020 comme chargée d’édition au service des publications, a quitté l »EFA début juin pour poursuivre d’autres projets. Nous lui souhaitons le meilleur pour la suite de sa vie professionnelle.

DANS LES COULISSES DE L’EFA

Conférence annuelle 2022

Après deux conférences annuelles à huis clos, l’École française d’Athènes est heureuse d’avoir pu renouer avec sa tradition et accueillir pour une réception dans ses jardins le public qui venait de suivre les communications de Véronique Chankowski et Patrice Hamon.

 RÉSEAUX

Cliché IFAO, A.BaghatRESEFE – Séminaire du Caire

Les directeurs des EFE ainsi que les directeurs des études se sont réunis à l’IFAO au Caire du 20 au 24 mai. Cette réunion avait été précédée par celle des services des publications et des archivistes du ResEFE. Le séminaire était consacré à « La part du contemporain dans les EFE » et a été l’occasion de présenter les travaux de l’EFA dans ce domaine et de découvrir les projets développés dans les autres Écoles. Des réunions ont également permis de préciser les prochains objectifs du service commun autour des initiatives numériques des Écoles.

RESEFE – Réunion des responsables des publications

Les responsables des publications des EFE se sont réunis à l’IFAO les 16 et 17 mai, en présentiel (Bertrand Grandsagne, Anne-Sophie Bourg et Mathieu Gousse) et en visioconférence (Véronique Gilles de la Londe et Charlotte Schmid). Joseph Ballu et Bruno Morandière ont participé aux discussions. Ces deux jours de travail, très intenses, leur ont permis de se confronter (data papers, référentiels notamment) et d’arrêter une série de décisions partagées (politique commerciale commune de diffusion des ouvrages au particulier sur OpenEdition, logiciel de gestion de stocks, adoption d’un même outil de gestion de compte d’exploitation prévisionnel, adoption d’une même politique de licence Creative Commons pour les revues, notamment). Les responsables des publications des EFE adoptent également une position commune vis-à-vis du projet « Alliance » développé par Caroline Dandurand à la demande du ministère et souhaitent prendre une part active à son développement.

RESEFE – Réunion annuelle des archivistes

Les archivistes des EFE se sont réunis au Caire les 16 et 17 mai 2022. Cette première rencontre a permis d’aborder plusieurs sujets transversaux. En premier lieu, le traitement de la correspondance des directeurs : une présentation du projet de gestion des courriers à l’EFA selon une approche de Records Management a permis en suite un retour d’expérience inter-école, avec une ouverture sur le traitement des courriels. Ont également été évoqués les réflexions de l’EFEO sur l’utilisation d’un système de gestion électronique de documents ; la rédaction de fiches pratiques par typologie de données ; l’affichage d’une licence commune Creative Commons pour la réutilisation des données à l’échelle des EFE. Un exemple de circuit de traitement des données archéologiques utilisant les outils ODS et Archimage pour l’EFR a été présenté par B. Morandière. Enfin, un retour d’expérience sur la publication d’un data paper a été exposé par un chercheur de l’ IFAO.