Newsletter EFA numéro 20 | Automne-hiver 2023-24

NEWSLETTER AUTOMNE-HIVER 2023-24

ÉDITORIAL

Cet automne est placé sous le signe de Délos, dont l’EFA célèbre 150 ans d’exploration archéologique, en partenariat avec l’Éphorie des Cyclades. Si les anniversaires constituent de belles occasions de dresser bilan et perspectives de recherche, ils rappellent aussi les chercheurs à la dimension humaine de l’aventure archéologique et à la nécessité d’en communiquer au public tout à la fois l’histoire passée et les enjeux actuels de la protection des patrimoines. Ils permettent de mesurer combien l’École a « fait école » dans cette exploration archéologique du site, dont le rôle de référence passe aujourd’hui par la mise en service de nouveaux outils : outils numériques, référentiels, mais aussi traductions qui construisent la transmission des savoirs. Dans un dialogue entre antiquisants et modernistes, c’est à l’histoire même de cette archéologie et de son impact sur les sociétés que l’EFA continue à s’attacher, à travers l’étude d’archives pour lesquelles ses propres fonds fournissent une matière considérable. C’est pourquoi, dans le cadre de la politique en faveur de la science ouverte affichée par l’établissement, nous avons entrepris l’ouverture progressive de plusieurs fonds d’archives: la tâche est immense et prendra du temps, mais la démarche initiée cherche d’ores et déjà à permettre une consultation fluide et une réutilisation des données par l’interopérabilité, en faisant bénéficier le lecteur des connections numériques créées entre les documents, les publications, les bases de données, les auteurs.
Cette belle architecture numérique ne doit pas nous faire oublier la réalité du terrain : le site de Délos, comme tant d’autres, est gravement menacé par les effets du changement climatique. Par la recherche de mécénat et d’appels à projets, l’École souhaite apporter son expertise dans l’exploration de solutions durables pour le préserver.
Les intempéries, cette année, ont aussi touché les bâtiments de l’EFA, pour lesquels une rénovation doit être entreprise. Malgré ces difficultés momentanées, nous nous efforçons d’accueillir dans les meilleures conditions les étudiants et les chercheurs, sur des dispositifs désormais plus nombreux : bourses doctorales, contrats doctoraux fléchés, séminaires de formation, stages, résidences de chercheurs, délégation d’enseignant-chercheur. Trois nouvelles membres ont rejoint l’EFA cet automne, ainsi qu’une chercheuse accueillie dans le cadre des mobilités européennes. D’autres jeunes professionnels (volontaires internationaux, manager de projet) complètent les équipes dans les services de l’École et contribuent à la préparation des programmes de recherche de l’année à venir. Autant de dynamisme dont témoigne cette actualité d’automne de l’EFA.

Véronique Chankowski,
Directrice de l’École française d’Athènes

INFORMATIONS PRATIQUES

Accès à la bibliothèque déplacé en raison de travaux

L’entrée principale de la bibliothèque est actuellement fermée pour travaux, mais cette dernière demeure ouverte aux horaires habituels et est accessible par les portes automatiques situées entre le terrain de tennis et le parking côté maison des hôtes.

Découvrez Frankika, notre nouvelle plateforme numérique

Nous vous invitons à découvrir Φραγκικά-Frankika. Sources des pays grecs sous autorité franque et latine, portail numérique multilingue élaboré dans le cadre du programme de l’École française d’Athènes Écrire l’histoire de la Grèce franque. Ce nouvel outil, fruit d’une belle collaboration entre l’équipe de chercheurs et les services de l’École et établi selon les principes de la science ouverte, offre aux scientifiques, archéologues et étudiants la possibilité d’accéder aux données sources dans ce domaine jusqu’ici peu étudié qu’est celui de la Grèce sous domination franque.

AGENDA

Exposition virtuelle
20/09/2023 – 31/05/2024
Exposition
21/09/2023 – 24/11/2023
150 ans de fouilles et d’études à Délos

Lieux : Jardins de l’École française d’Athènes & en ligne
Accès à la visite dans les jardins de l’EFA : Lundi au vendredi 12h – 17h, Entrée libre

Exposition
30/09/2023 – 30/03/2024
Embarquement pour Délos. 150 ans de fouilles sur l’île d’Apollon

Lieu : Musée des Moulages, Lyon

Exposition virtuelle
01/10/2023 – 02/2024
Délos et ses pierres: La fabrique d’une ville antique

Lieu : Villa Kérylos, Beaulieu-sur-Mer
Exposition en lien avec le programme Géologie et architecture à Délos – GAD

ZOOM SUR…

… 2013-2023, le défi des restaurations à Délos

Depuis 2013, l’EFA s’est engagée dans un vaste travail de restauration à Délos, en collaboration avec l’Éphorie des Cyclades et en bénéficiant de financements substantiels de la Fondation Kaplan, ainsi que des fondations Arpamed, Khôra et Once upon a Time. Les restaurations ont en priorité porté sur les murs de nombreux bâtiments, souvent construits en petit appareil de moellons de gneiss et granit liés au mortier de terre et bien plus fragiles que les murs construits en grand appareil. Confrontés comme partout ailleurs à l’action des phénomènes climatiques, de la végétation, des hommes et des animaux, ils doivent en outre résister à Délos à la montée inéluctable des eaux de mer et aux agressions du vent chargé de sel. Les Magasins du bord de mer situés sur la côte ouest de l’île, particulièrement fragilisés par leur proximité avec la mer, sont les premiers monuments à avoir fait l’objet d’études et de travaux de restauration. Ces opérations ont commencé en 2013 et se sont concrétisées par la pause d’étais en bois, spécialement conçus pour eux et adaptés aux particularités du terrain délien. Force est de constater que malgré ces interventions, la dégradation de ces monuments continue et s’accélère. Il sera nécessaire dans les années à venir de trouver des solutions innovantes pour contrer les conséquences de la montée des eaux qui affectera d’ailleurs l’ensemble de l’île et ses monuments. C’est un des grands défis de l’archéologie délienne pour ces prochaines années.
Les campagnes de restauration ont pris de l’ampleur à partir de 2015, grâce à la Fondation Kaplan qui a donné les moyens d’élaborer une programmation à l’échelle de l’île. Plusieurs campagnes de repérage ont été menées à partir de 2016 pour identifier les interventions à prévoir et les classer par ordre de priorité et de faisabilité. Le travail de restauration a été mené par une équipe nombreuse rassemblant des archéologues, des restaurateurs et des tailleurs de pierre, élèves ou anciens élèves de l’École de sculpture de Pyrgos à Tinos et de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts d’Athènes. Deux articles parus dans le BCH 145 de 2021 (p. 151-245 et p. 247-290) en rendent compte de manière détaillée. Des étais ont été posés, des murs ont été redressés ou partiellement reconstruits en utilisant un mortier composé de matériaux semblables à ceux qui étaient employés dans l’antiquité. Ces opérations ont permis de préserver et de mettre en sécurité des monuments entiers qui risquaient de s’effondrer.
Un nouveau projet a été développé à partir de 2020. À nouveau financé par la Fondation Kaplan, il a plus spécifiquement porté sur les quatre ilots de maisons du Quartier du Lac, dont la plus grande partie est désormais fermée au public en raison de problèmes de conservation. Ce programme sera achevé à la fin de l’année 2023. Il a consisté en de nouvelles restaurations de murs, selon les mêmes procédures que précédemment, après un nettoyage complet et approfondi du quartier, sur un espace s’étendant sur plus de 6 000 m². Au total, si l’on additionne les deux programmes, ce n’est pas moins de 30 semaines qui ont été consacrées à ces travaux entre 2013 et 2021 : quatre-vingt-onze interventions ont été réalisées, dont près de quatre-vingt concernaient des murs et des portes. Le nouveau programme comportait d’autres volets : la préparation d’un master plan portant sur l’ensemble des maisons pour autoriser leur réouverture au public dans des conditions de sécurité optimales ; la restauration des mosaïques et celles des enduits muraux. Le master plan est en cours de finalisation et sera présenté dans les semaines qui viennent. Une campagne d’étude et de restauration d’urgence des mosaïques et des enduits s’est tenue en 2021, tandis que nous avons procédé en 2022 à la restauration de la mosaïque à la Tritonnesse de l’îlot des Comédiens. Nous avons enfin mené des travaux de réaménagement dans ce même îlot en 2023, en procédant à un désherbage et un nettoyage de toutes les terres qui s’y étaient accumulés, en réordonnant les éléments d’architecture restés à terre et en procédant à la mise en sécurité des secteurs dangereux pour le public.
Ces travaux ne sont pas les seules réalisations de l’EFA à Délos en matière de restauration. Un autre financement de la Fondation Kaplan a rendu possible en 2018-2019 l’anastylose de la base érigée près de l’agora de Theophrastos pour commémorer les victoires de l’athlète Ménodorôs (voir BCH 2019). Le projet a consisté à remonter le monument, dont un certain nombre de blocs reposaient à proximité, à remplacer ceux qui avaient disparu et à installer une copie de l’orthostate où les victoires étaient représentées sous la forme de couronnes végétales inscrites. Il était ainsi possible de protéger l’original, déplacé au musée de Délos. Une machine-outil à commande numérique a été utilisée pour graver les couronnes, après la réalisation préalable d’un moulage, ensuite scanné avec un scanner 3D à haute résolution. D’autres interventions ont eu lieu à la Maison de Fourni, qui avait déjà bénéficié de restaurations importantes entre 2009 et 2012 grâce un mécénat de la Banque Postale de Grèce. À ce moment, une campagne de stabilisation des mosaïques décorant cette riche villa fut réalisée et plusieurs murs en mauvais état furent aussi repris. De nouveaux travaux ont été menés en 2022 et 2023 grâce au soutien des Fondations Arpamed et Khôra. Ils ont consisté en la restauration de nouveaux murs et d’escaliers qui risquaient de s’effondrer et de causer d’importants dégâts dans la maison. Il a été possible également de restaurer une grande vasque en marbre cassée en plusieurs morceaux, réassemblés à l’aide de tiges en titane. La vasque a été remise en place sur sa base, et placée dans une grande pièce dont le sol a été préparé et renforcé pour accueillir d’autres éléments du mobilier de la maison.

RECHERCHE

Les fouilles de Délos et la transformation de la société mykoniate (1873-1914)

Dirigé par Margarita Nazou (Université de Louvain puis Fondation nationale de la recherche, Athènes), avec la collaboration de Georgios Gasias (Université de Crète), Violetta Hionidou (Université de Newcastle) et Vasiliki Zachari (EHESS), ce programme de recherche de l’École française d’Athènes (2016-2021) s’est intéressé aux transformations économiques et sociales à Mykonos, en relation avec l’intensification des fouilles françaises à Délos, concomitante de l’exploitation des mines de Ftelia, dans le nord de l’île de Mykonos. À partir des années 1870 en effet, les activités des Mykoniates connaissent de profondes transformations liées à la fois au déclin de la marine marchande à voile et à l’arrivée des nouvelles ressources que constituent les activités minières et archéologiques des Français. On estime qu’environ 200 ouvriers de Mykonos travaillent à Délos et 150 dans les mines de Ftelia, ce qui représente une part importante de la population active masculine de l’île désormais en partie détournée des travaux agricoles. L’emploi des ouvriers sur les chantiers n’est pas la seule cause de changement : la présence française signifie aussi de nouveaux besoins en matière de logement, de nourriture et autres services. Elle bouleverse aussi les hiérarchies sociales préexistantes en offrant des carrières (d’ouvrier, de charpentier ou de forgeron par exemple) à ceux qui ne faisaient pas partie des familles les plus aisées.

S’appuyant à la fois sur des travaux d’histoire économique et sociale portant sur Mykonos et les Cyclades de la fin du XIXe siècle et sur des archives inédites, ce programme a permis de montrer les fouilles de Délos sous un autre jour. Les archives municipales de Mykonos (dossiers relatifs aux fouilles de Délos), les archives du ministère grec de la Culture (musée de Mykonos), les archives de l’École française d’Athènes (données comptables des opérations financées par Joseph Florimond Loubat) et les Archives nationales de France à Paris (documents relatifs à l’organisation logistique des missions scientifiques françaises à Délos) ont ainsi été explorées et exploitées pour mettre en lumière le fonctionnement concret des fouilles (organisation des missions, achat de matériel, recrutement des ouvriers et des contremaîtres, intendance) et leur effet sur la société mykoniate. Une part non négligeable de l’activité de l’équipe a consisté à identifier, localiser, numériser et cataloguer des sources dispersées entre la France et la Grèce, tout en construisant un objet de recherche encore largement sous-étudié à l’époque, celui de l’histoire économique et sociale des fouilles archéologiques. Les résultats de ce programme ont été présentés lors de plusieurs communications scientifiques et conférences publiques, y compris à Mykonos, à destination de la population de l’île. Ils ont fait l’objet d’un article à paraître dans The Historical Revue/La Revue Historique.

Un nouveau regard sur la Palestre du lac de Délos

En 2023, l’École française d’Athènes a conduit à Délos trois missions d’étude sur la Palestre du lac et sur ses abords immédiats, dans le cadre d’un nouveau programme de recherches archéologiques sur les édifices antiques consacrés à l’éducation et au sport sous la responsabilité de Guy Ackermann. Ce projet, financé par le Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique et mené en partenariat avec l’Université de Genève, vise à fournir de nouvelles données archéologiques, pour réviser d’anciennes publications aujourd’hui dépassées par les progrès de la recherche.
La Palestre du lac a été fouillée par l’EFA en 1910, puis entre 1947 et 1949. Son étude par Jean Delorme parue en 1961 est essentiellement fondée sur les inscriptions mentionnant une palaistra, mais son identification a depuis été remise en question. Cet édifice est l’un des ensembles architecturaux les plus complexes de l’île de Délos, d’une part à cause de ses nombreux états de construction entre l’époque archaïque et la fin de la période hellénistique, et d’autre part à cause du mauvais état de conservation de la plupart de ses murs et de leurs restaurations modernes. Trois missions d’un mois chacune en avril, en juin et en août ont été consacrées au nettoyage des vestiges, à leur levé topographique à l’aide d’un drone et d’un scanner laser, puis à leurs relevés détaillés par trois architectes.

Ce travail de longue haleine permet aujourd’hui de restituer quatre états de constructions principaux et ainsi de réviser de manière significative les conclusions de J. Delorme sur l’histoire du monument, en particulier sur le plan d’origine de l’édifice gymnique du début du IIIe siècle, avec une cour à péristyle de plan carré et deux ailes de pièces, et sur sa transformation en établissement commercial, sans doute vers la fin du IIe siècle av. J.-C.
En parallèle des recherches menées dans la Palestre du lac, une prospection géophysique a été menée au mois d’avril dans le vaste terrain non fouillé situé entre le Quartier du Lac et l’Hippodrome, dans l’objectif de déterminer si cet espace a pu accueillir une ou plusieurs pistes de course à pied formant avec la Palestre du Lac un complexe de gymnase. Une équipe du Laboratory of Geophysical – Satellite Remote Sensing and Archaeo-environment de l’Institute for Mediterranean Studies de la Foundation for Research and Technology — Hellas (FORTH) a prospecté un terrain d’une superficie de plus de 13 000 m2 à l’aide de quatre méthodes qui n’ont pas permis de prouver l’existence d’un stade ou d’un xyste à cet emplacement, mais qui ont révélé le plan d’un quartier d’habitations jusque-là largement méconnu.
Le programme de recherches sur l’équipement gymnique de Délos se poursuivra en 2024 avec une campagne d’étude supplémentaire dans la Palestre du lac, pour compléter et affiner les résultats acquis à ce jour, ainsi que par un relevé topographique et architectural du Gymnase, le second édifice de l’île consacré à l’éducation et au sport. Il s’agira à terme d’assurer l’identification des deux édifices fouillés avec ceux qui sont mentionnés dans les inscriptions, de retracer l’histoire de leur développement architectural et de déterminer la fonction et l’utilisation de leurs différents espaces. 

Focus sur Délos dans la Chronique des fouilles en ligne

Quelques exemples de notices « déliennes » dans la Chronique des fouilles en ligne. Orthophotographie de l’île ©WebSIG de Délos/EFA

La Chronique des fouilles en ligne, depuis sa création en 2009, décrit 91 missions de terrain menées par les chercheurs de l’École française d’Athènes. Il s’agit de fouilles, de prospections et d’études architecturales dans tous les secteurs de l’île de Délos : la ville, la maison de Fourni, les espaces de productions domestiques, le mur de Triarius, la salle hypostyle, les magasins du front de mer, l’Aphrodision de Stésileos, l’îlot de la maison des Comédiens, le littoral et la zone maritime, le Sarapieion A, le Quartier du Stade, le sanctuaire d’Apollon, etc.

L’amélioration de l’outil cartographique dans la version la plus récente de la Chronique des fouilles en ligne, permet ainsi d’observer un déploiement des programmes de recherche sur plusieurs secteurs à Délos et Rhénée : ces secteurs bien définis par l’Atlas, par Archimage et le service des archives et de la photothèque, par les travaux scientifiques publiés ont fait l’objet d’un référencement et d’une cartographie précise qui apparaîtra prochainement dans une mise à jour du WebSIG de Délos. Une fois disponibles, ces secteurs, qui ont par ailleurs fait l’objet d’un référencement dans IdRef, pourront être intégrés à la base de données toponymiques de la Chronique et venir enrichir davantage la carte des travaux à Délos, tels qu’ils s’affichent. Notons qu’un premier alignement entre la Chronique et certains WebSIG se fait déjà au niveau du fond de carte : les fouilles de Délos en particulier peuvent d’ores et déjà être visualisés sur le fond de carte topographique précis publié au WebSIG.
Ce travail d’alignements entre les outils numériques et en particulier l’effort de nettoyage des données toponymiques de la base de données sur laquelle s’appuie la géolocalisation des missions décrites dans la Chronique, qui est encore en cours, débouchent sur une collaboration et un échange de données entre Pleiades : A Gazetteer of Past Places et la Chronique des fouilles en ligne, dans le cadre de laquelle, les données géographiques (noms de lieux, sites archéologiques) apparaissent comme gazetier de sites à côté de ToposText ou de iDAI.gazetteer pour citer des exemples de gazetiers du monde antique.

Délos 150 à Lyon

Pour la célébration du cent-cinquantenaire des fouilles de Délos, le Musée des Moulages de l’université Lumière-Lyon 2 propose une exposition intitulée Embarquement pour Délos : 150 de fouilles dans l’île d’Apollon, véritable invitation au voyage qui débute sur le quai de Mykonos. Bleu profond de la mer, bruit du vent et de l’eau sur l’étrave du Delos Express, parfum des hélichryses d’Italie qui accompagne les promenades, rugosité des pierres ponces ramassées à Fourni, chatoiement des plumes de paon et violet des immortelles, le voyage à Délos est d’abord une expérience sensorielle.
Nichée au cœur de la grande halle du musée, l’exposition est aussi un îlot de couleurs, animé par les reproductions en taille réelle des restitutions de Henri-Paul Nénot, des aquarelles d’Albert Gabriel ou des vues rêvées de Camille Lefèvre. Elles servent d’écrin aux six tirages en plâtre de sculptures déliennes acquises par Henri Lechat, professeur d’archéologie classique et conservateur du musée entre 1899 et 1925.


Parmi eux figure un moulage du Diadumène, fabriqué dans l’atelier même de l’École française d’Athènes et offert par Théophile Homolle à son camarade Lechat en 1902. Grâce au soutien de l’université et de la direction Sciences et Société, le musée a pu faire réaliser pour l’occasion deux pièces qui enrichissent désormais sa collection : un plan-relief de Délos, réalisé au 1/3000 et une reproduction de la Korè Nikandrè en impression 3D avec une patine qui reprend l’aspect de la pierre. En complément de photographies et aquarelles issues des archives de l’EFA, des archives familiales Courby ou du Fonds Albert Gabriel, l’exposition présente également des documents inédits ou méconnus. Enfin, un prêt de la Bibliothèque de l’Institut de France permet d’exposer pour la première fois une exceptionnelle copie en bronze de la Tête de la Palestre, offerte à l’Institut en 1913 par Joseph Florimond, duc de Loubat et membre étranger de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

La célébration du cent-cinquantenaire se terminera par un colloque international qui se tiendra à Lyon, sur le campus des Quais et au Musée des Moulages du 21 au 23 mars 2024. La commémoration du début des fouilles ne se veut ni un bilan figé des réalisations de nos prédécesseurs, ni un catalogue des projets en cours. L’objectif de ce colloque est plutôt d’analyser les trajectoires des Français et des Grecs qui ont travaillé à Délos, leur origine, leur carrière scientifique et professionnelle, le renouvellement des méthodes et des outils de l’archéologie que les recherches illustrent, ainsi que la transformation progressive des enjeux et des questionnements que les sciences historiques soulèvent en Méditerranée. À l’heure où se développent de nouvelles techniques qui nous permettent de changer d’échelle et de perspective, l’analyse rétrospective des problématiques et des démarches de l’archéologie à Délos peut orienter les recherches futures et s’inscrire dans une « histoire de l’archéologie délienne ».

FORMATION

Qu’est-ce-que votre passage par l’EFA vous a apporté pour votre carrière ? 

Maxine Schoehuys-Kreiss, stagiaire aux archives pour 5 mois en 2023, inaugure cette nouvelle rubrique…


Les missions de mon stage étaient centrées sur la question de l’établissement d’un processus de transcription à l’aide d’outils de reconnaissance automatique de caractères au sein d’une organisation. Pendant 5 mois, j’ai abordé toutes les phases de ce processus, questionné les outils numériques, les pratiques, les formats et les usages.
La curiosité de comprendre comment fonctionne tel format ou tel langage informatique est ce qui a le plus séduit mon employeur d’aujourd’hui. Pouvoir travailler avec le service informatique pour apprendre les fondamentaux du protocole IIIF ou réfléchir aux questions d’édition en XML TEI des textes provenant de la correspondance Gilliéron.
La fin de ce stage, dans un environnement si privilégié, a été difficile : le retour en France, l’écriture de mémoire et la soutenance ensuite ont occupé la totalité de mon temps. Pourtant, à l’heure de la publication de cet article, je suis déjà sur des missions similaires pour le projet de rechercheuppetPlays à l’Université Paul Valéry à Montpellier, à savoir l’édition en XML TEI d’une anthologie de pièces pour les théâtres de marionnettes. Les enjeux se recoupent : comment visualiser des manuscrits avec IIIF ? comment les transcrire en XML TEI ? L’expérience du stage sur la reconnaissance automatique de caractères et les tests réalisés pour une édition TEI se retrouvent dans mes missions d’ingénieure d’étude. Je continue d’explorer les possibilités de l’alliance entre le monde des archives et le monde informatique sous couvert de leur valorisation numérique et des principes de la science ouverte.

Séminaire de formation doctorale Religion et politique

Du 18 au 22 septembre 2023 s’est tenu à Thessalonique un séminaire de formation doctorale organisé par l’École française d’Athènes en collaboration avec l’École française de Rome, l’Université de Trieste, l’Institut SoMuM d’Aix-Marseille Université et l’UMR CETOBAC. Deuxième moment d’un cycle intitulé Les Balkans, Espaces, sociétés, histoire, il a rassemblé douze doctorants autour du thème « Religion et politique, entre res publica et pratiques privées (Sud-Est européen, espace post-soviétique et Méditerranée orientale) ». Le séminaire a été accueilli par l’Université de Macédoine et a bénéficié de l’environnement intellectuel très stimulant du Culture-Borders-Gender/LAB dirigé par Fotini Tsibiridou. Les doctorants, en provenance de Grèce, de France, mais aussi d’Italie, de Serbie et de République tchèque, ont suivi des conférences, ont présenté leurs travaux au cours d’ateliers doctoraux et ont eu de nombreuses occasions d’échanger entre eux et avec les encadrants. Une projection de film organisée à l’Institut français de Thessalonique et une visite ethnographique de plusieurs lieux historiques de la ville organisée par les chercheurs du Culture-Borders-Gender/LAB (et qui fait désormais l’objet d’un documentaire) ont complété le programme de la semaine.

Les travaux présentés relevaient à la fois de l’histoire, de la géographie et de l’anthropologie. Ils ont abordé la dimension institutionnelle ou étatique de la présence de la religion dans l’espace public, la question de la définition et des pratiques confessionnelles des minorités et des communautés, ainsi que les dimensions mémorielle et monumentale des pratiques religieuses dans l’espace public. Les doctorants ont pu suivre des conférences sur les concepts et catégories de l’anthropologie du religieux, sur l’ethnographie des pèlerinages et des relations interconfessionnelles, sur les approches spatiales du fait religieux et sur l’histoire de la gestion de la diversité confessionnelle en Europe du Sud-Est et en Méditerranée orientale. Les cas d’études présentés par les doctorants et les encadrants ont en effet couvert une vaste aire géographique allant de l’Adriatique à la Géorgie et des confins austro-hongrois jusqu’au Liban, depuis les débuts de l’époque moderne jusqu’à aujourd’hui.

Les organisateurs ont salué la grande qualité des travaux doctoraux discutés pendant cette semaine et la qualité des échanges entre les étudiants et l’équipe encadrante. Le troisième séminaire du cycle Les Balkans, Espaces, sociétés, histoire se tiendra en Bulgarie en juillet 2024 sur le thème « Patrimoines sensoriels, mémoires sensibles » ; l’appel à candidatures sera prochainement lancé sur le site de l’EFA.

ARCHIVES

Ouverture des données sur Archimage

Dans le cadre de la politique de l’École française d’Athènes en termes de science ouverte, et parallèlement aux célébrations du cent-cinquantenaire du début des fouilles à Délos, l’EFA met à disposition sur sa plateforme Archimage un premier lot de 4218 données issues des recherches sur deux secteurs de Délos, celui du sanctuaire d’Apollon et celui du quartier du théâtre. Ces deux secteurs ont été choisi en collaboration avec les chercheurs, d’une part en raison de la qualité et la quantité de documentation qui en est issue, et d’autre part car ces données ont déjà donné lieu à des publications notamment aux éditions de l’EFA. Ouvertes sous licence Creative Commons, ces données sont librement réutilisables, par exemple, pour des communications ou des missions d’enseignement.
Le processus élaboré pour la mise en ligne de ces données inclut le service des archives de l’EFA, le chargé de science ouverte et les chercheurs qui en sont à l’origine, afin de protéger les acteurs et d’harmoniser les pratiques. Après une première rencontre avec le responsable des fouilles sur le site, les auteurs ou leurs ayants droit sont contactés individuellement, par courriel, pour solliciter leur participation à cette entreprise de science ouverte. Nous leur faisons parvenir un formulaire de cession non-exclusive de droits ainsi qu’une liste des données concernées par l’ouverture. C’est donc directement le fonds des archives déliennes de l’EFA que la communauté scientifique, et plus largement le public, peuvent dorénavant consulter . À venir maintenant, l’enrichissement de ce premier lot par d’autres données des mêmes secteurs, la poursuite du travail par l’ouverture d’autres secteurs, d’autres sites, d’autres fonds, et le chargement des archives manuscrites conservées à l’EFA toujours sur la plateforme Archimage.
Si vous-même avez travaillé avec l’EFA et souhaitez ouvrir à la consultation les données que vous avez produites, n’hésitez pas à rentrer en contact avec nous pour que nous puissions vous accompagner !

Comment établir un processus de transcription à l’aide d’outils de reconnaissance automatique de caractères : le cas Gilliéron

Si l’on en croit Maxine Schoheuys-Kreiss, stagiaire aux archives en 2023, la plus grande alliée des archivistes n’est ni la règle de nommage ni le fichier Excel pour inventaire. Non, c’est la machine à café. Autour de celle-ci se discutent sur un ton libéré les retards de rendu ou les incompréhensions liées aux outils. L’archiviste y trouve des retours honnêtes sur l’état de la documentation au sein de son organisation et il ou elle peut ainsi veiller à la cohérence des flux de documents et ajuster certains processus de production ou d’archivage.
Lors de son séjour à l’EFA, Maxine a pu rencontrer, discuter et surtout observer comment certains chercheurs et chercheuses travaillent à la transcription de leurs sources. L’objectif était la mise en place d’une méthode de transcription automatique qui prenne en compte l’acquisition d’une source, sa numérisation, sa transcription avec un outil de reconnaissance automatique de caractères et le choix du format final en fonction du type d’utilisation souhaité par le chercheur. Ceci soulevait donc des questions légales, sur les droits d’exploitation et de diffusion des documents d’archives, mais aussi des questions de paléographie, avec des choix de transcription qui tendent ou non à la reproduction à l’identique du texte.
La méthode proposée repose sur une expérimentation en collaboration avec la chercheuse Christina Mitsopoulou autour du Projet Gilliéron. La difficulté à s’insérer dans un processus de recherche déjà bien avancé apparaît d’emblée et le premier élément soulevé est la réalisation d’un audit de l’écosystème numérique, à savoir qu’avant de transcrire, il s’agit de déterminer sur quel outil on transcrit, quel format d’image on possède après numérisation de la source et quel format choisir pour le fichier final en fonction de sa future exploitation.

Après le matériel, il y a le contenu. Quelles sont les métadonnées des sources numérisées ? C’est ici que l’on recense les facteurs impactant la reconnaissance automatique de caractères. En effet, cette technologie peut être particulièrement sensible à la mise en page, la graphie, la qualité de la numérisation. Ainsi, les correspondances de la famille Gilliéron possèdent trois marqueurs pertinents :

  • la qualité́ de la graphie et de l’encre : les ratures, les inserts en interligne et les lignes non régulières ou non horizontales sont fréquents dans des lettres manuscrites, tandis que certaines lettres typographiées possèdent aussi ce genre de corrections ou d’annotations
  • les langues : la famille Gilliéron écrivait principalement en français, anglais, allemand et italien (les quelques lettres en grec et en arabe n’ont pas été transcrites lors de cette phase du projet). Il existe un ou plusieurs modèles de reconnaissance automatique des caractères pour chacune de ces langues
  • le nombre de mains, d’auteurs des sources : la correspondance présente dans le fonds d’archives rassemble principalement les lettres reçues par la famille. Il peut donc y avoir jusqu’à une graphie par lettre et, par conséquent, une large variété de style de graphie que le modèle de reconnaissance automatique de caractères doit apprendre à déchiffrer.

Enfin, les transcriptions sont corrigées et harmonisées. Il est possible de transcrire au plus proche de l’orthographe (diplomatique) et la syntaxe originale ou de corriger et/ou de moderniser le style (semi diplomatique). Chaque option a ses avantages : être au plus proche du processus d’écriture de l’auteur ou bien faciliter la compréhension tout en conservant l’orthographie des lieux, des personnes ou des objets archéologiques qui intéressent le projet de recherche.
Ce projet, bien que centré sur un seul aspect de la valorisation des archives, révèle bien que le travail de l’archiviste est pluridisciplinaire. Pour Maxine, la technique, les normes et les lois ne sont réellement utiles qu’après avoir identifié tous les éléments et écouté et compris les personnes qui manipulent les archives papiers comme numériques.

BIBLIOTHÈQUE

Collection Délos 150

Dans le cadre de cette année anniversaire, une bibliographie représentative de la recherche à Délos a été établie par l’un des porteurs du programme FADA et transmise pour diffusion à la bibliothèque. On peut la consulter :

  • dans la liste des Collections du catalogue en ligne de la bibliothèque (accessible via l’onglet Voir les collections et nouveautés du catalogue), et de là consulter les références dans la bibliothèque (voire ailleurs, une partie des références étant accessible gratuitement)
  • dans la collection Délos de la bibliothèque zotero consacrée aux sites de fouille de l’EFA, dans la sous-collection dédiée « Délos 150 » (cette bibliothèque est ouverte et accessible à tous depuis cette page ou en cherchant Bibliothèque des sites archéologiques fouillés par l’EFA dans les groupes zotero).

Le service de la bibliothèque ouvrira volontiers la bibliothèque zotero dite « intermédiaire » de Délos, destinée à rassembler les propositions d’ajouts, à ceux qui souhaiteraient ajouter des références à cette collection. À noter que de telles bibliothèques intermédiaires existent aussi pour les autres sites de fouilles…

Exposition à la bibliothèque

Le programme Délos 150 a gagné l’espace d’exposition de la bibliothèque ! Des représentations de l’île antérieures aux premières fouilles, tirées de la réserve de la bibliothèque ou des magasins des archives, y sont présentées et mises en regard depuis le 19 septembre. Afin de dépasser les limites imposées par la taille des vitrines et dans le souci de protéger les documents exposés, nous avons constitué une sélection de documents numérisés, accessible via QR code, qui vient enrichir le propos et permet de consulter les ouvrages dans leur intégralité. On peut ainsi admirer le fameux lézard de Délos tel que vu par Tournefort, comparer la carte établie par George Wheler avec celle de son compagnon de voyage Jacob Spon, ou encore lire le récit fait par ce dernier de son séjour plus étendu que prévu, bloqué qu’il était par le mauvais temps, comme d’autres visiteurs après lui, « sur ce misérable écueil de Délos, dont l’ancienne renommée ne [leur] donnoit point à manger » et où aucune maison de fouilles n’offrait encore son abri.
Dans les mois à venir, d’autres documents d’archives mis en lien avec des publications viendront renouveler cette exposition.

Catalogue de la bibliothèque de la maison de fouilles de Délos

Afin de mettre en valeur les collections nécessaires à l’étude du site, nous avons créé ce catalogue aux couleurs de Délos 150 qui a la particularité de permettre une recherche ciblée sur les documents imprimés conservés à la maison de fouilles de Délos. La fréquentation de cette bibliothèque étant une joie peu fréquente, les exemplaires conservés à Athènes y sont également présentés.
Notre service accueillera avec la même bonne volonté les dons et suggestions d’achat de titres ou tirés à part qui sembleraient manquer (dans la limite des budgets et étagères disponibles, bien sûr).

PUBLICATIONS

Les manifestations autour des 150 ans de fouilles et d’études à Délos sont l’occasion de rappeler les nombreuses publications, à l’EFA, qui concernent l’île d’Apollon. De nouveaux ouvrages inédits et des traductions viendront d’ici peu enrichir cette bibliographie déjà importante :

Cette année

  • Une brève histoire de Délos / A brief History of Delos / Μια σύντομη ιστορία της Δήλου, de Véronique Chankowski (Épitomé ; grâce à un financement de la fondation Kaplan pour la version anglaise)
  • Parasites of the god : Accountants, financiers and traders on Hellenistic Delos, de Véronique Chankowski (BEFAR, traduction, grâce à un financement de la fondation Kaplan)

En 2024

  • Research on the cults of Delos in the Hellenistic period and the imperial period, de Philippe Bruneau (BEFAR, traduction, grâce à un financement de la fondation Kaplan)
  • L’agora des compétaliastes, de Claire Hasenohr (EAD)

En 2025

  • La Maison aux stucs et ses abords à Délos, de Christian Le Roy (EAD)
  • Les Sarapieia de Délos. Vol 1 : les Sarapieia A et B, d’Hélène Brun-Kyriakidis (EAD)

Les Éditions de l’EFA ont depuis, cet été, leur propre site internet : https://editions.efa.gr. C’est un premier pas, et il connaîtra de nouvelles retouches et évolutions, mais l’objectif est de rendre plus clairement compte de l’activité éditoriale de l’institution. Dès la page d’accueil, on découvre les nouveautés, les publications à paraître, les actualités et les opérations de valorisation. L’information est plus complète, les auteurs sont mieux référencés et les collections ont leur propre page de présentation. À découvrir, donc, en commençant, pourquoi pas en cette année de célébrations déliennes, par la page d’Exploration archéologique à Délos.

PORTRAITS

Arrivées

Olga Boubounelle

Membre scientifique
Section études antiques et byzantines

Docteure en histoire et archéologie des mondes anciens, Olga a rejoint l’EFA avec le projet de recherche D’Épidamne à Dyrrachium. Enquête topographique, archéologique et historique sur le territoire d’une colonie d’Illyrie méridionale.

Maria Noussis

Membre scientifique
Section études antiques et byzantines

Docteure en histoire, art et archéologie, Maria a rejoint l’EFA au titre de membre belge avec le projet de recherche Les sanctuaires périurbains dans les Balkans durant l’Antiquité tardive : fonctions, réseaux et rapport à la cité.

Ludivine Voisin

Membre scientifique
Section études modernes et contemporaines

Docteure en histoire médiévale, Ludivine a rejoint l’EFA avec le projet de recherche Sous le régime de la Sérénissime. Le monde monastique orthodoxe dans les pays grecs dominés par Venise au XVIe siècle : territoires, individus, réseaux.

Vessela Atanassova

Chercheuse accueillie
Mobilité Marie-Curie / ERA
2023-2025

Vessela a rejoint l’EFA avec son projet Egyptian Cults in Ancient Thrace (ECAT) afin de pouvoir donner une vision globale de la propagation des cultes isiaques en Thrace ancienne et d’élargir notre connaissance sur les croyances religieuses dans les Balkans de l’Est pendant l’Antiquité.

Hélène Wurmser

Chercheuse en résidence
Enseignant-chercheur en délégation 2023-2024

Hélène (Université Lumière-Lyon-II) a rejoint l’EFA avec le projet Patrimoines universitaires en réseau : gypsothèques d’art et collections archéologiques, inscrit dans le programme quinquennal de l’EFA et qui s’élabore en lien avec les conservateurs des musées de moulages universitaires.

Départs

Panagiota Anagnostou

Après avoir été membre scientifique de la section moderne et contemporaine pendant 4 ans, Panagiota a obtenu un poste de maîtresse de conférences à l’Université de Ioannina.

Sylviane Déderix

Après avoir été membre scientifique belge de la section antique et byzantine pendant 4 ans, Sylviane poursuit ses recherches en Belgique.

Anne-Salomé Daure

Anne-Salomé a rejoint l’EFA en novembre 2021 pour effectuer un volontariat international en administration en tant qu’archiviste. Après deux années passées à la photothèque, elle poursuit sa carrière vers de nouveaux horizons. Nous lui souhaitons le meilleur pour la suite de sa vie professionnelle.

Thierry Lucas

Après avoir été membre scientifique de la section antique et byzantine pendant 4 ans, Thierry a obtenu un poste d’ATER à l’Université de Picardie Jules Verne.

Lilyana Yordanova

Après avoir été membre scientifique de la section antique et byzantine pendant 3 ans, Lilyana a intégré le Musée du Louvre comme conservatrice au nouveau département des Arts de Byzance et des chrétientés d’Orient.

Dans les coulisses de l’EFA

L’École française d’Athènes a accueilli du 4 au 9 septembre dernier Chiara Lombardi, lauréate 2022 du prix Jacqueline de Romilly (catégorie enseignement supérieur).

Pendant ces quelques jours, Chiara a pu découvrir l’École et ses services. Étudiante en deuxième année de Master « Humanités et Industries Créatives, parcours conception et rédaction éditoriales » à l’université Paris Nanterre, elle a été particulièrement heureuse de pouvoir échanger avec Bertrand Grandsagne, responsable de nos éditions.

Réseaux

Séminaire annuel du ResEFE

Le séminaire annuel du Réseau des Écoles françaises à l’étranger s’est tenu du 28 au 30 septembre 2023 à Madrid autour du thème suivant : « Quand la recherche en sciences humaines et sociales rencontre la création artistique ».
Ce séminaire annuel est un événement marquant, qui favorise l’interconnaissance entre les établissements et la convergence des orientations de politique scientifique. Accueilli à la Casa de Velázquez, dont la directrice, Nancy Berthier, assure cette année la présidence du Réseau, il s’est attaché à interroger les croisements entre recherche universitaire et création artistique. 
Ces liens profonds et complexes se sont développés au fil du temps, avec des interactions et des influences mutuelles significatives. Depuis les années 2000, de nombreux dispositifs ont été mis en place pour les encourager. Ces initiatives visent à promouvoir l’interdisciplinarité, à soutenir les collaborations entre artistes et chercheurs, et à favoriser ainsi l’innovation dans les domaines de l’art et de la recherche. 
Ces journées ont permis à la fois de recenser les activités qui, au sein des Écoles, ont pu, par le passé, faire dialoguer chercheurs et artistes, mais aussi de réfléchir, de manière prospective, à la façon dont ces croisements pourraient se développer.

Le ResEFE à Blois

Cette année encore, les cinq Écoles françaises à l’etranger se sont retouvées aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois.
Le public a ainsi pu découvrir les publications du ResEFE au Salon du livre, mais aussi assister à la désormais traditionnelle table ronde du Réseau, organisée par Joseph Ballu et animée avec expertise par Emmanuel Laurentin, et qui avait cette année pour thème « À tombeaux ouverts : les vivants face aux morts de l’Europe à l’Extrême Orient ».
Ioannis Chalazonitis, membre scientifique de l’EFA, Reine-Marie Bérard, chargée de recherche au CNRS et co-responsable du programme MEGA de l’EFR, Nancy Berthier, directrice de la Casa de Velàzquez, et Marion Claude, membre scientifique de IFAO ont présenté des volets de leurs projets de recherche, portant sur la relation et la confrontation entre vivants et morts depuis l’antiquité jusqu’aux temps modernes. Les présentations ont été suivies par un dialogue ouvert entre chercheurs et public, qui a permis d’explorer des perspectives différentes et d’approfondir sur des questions de méthodologie et de déontologie scientifique par rapport à l’étude des vivants, des morts, et la relation entre les deux.