Le xyste du gymnase de Delphes
Responsable : Guy Ackermann Collaborateur scientifique au Département des Sciences de l’Antiquités de l’Université de Genève | Page Academian
Institutions partenaires :
- Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique, bourses Early Postdoc.Mobility et Postdoc.Mobility.
Autres participants :
- Sotiria Kriemadi, architecte auto-entrepreneure (étude architecturale)
- Anthoula Tsaroucha, archéologue à l’Éphorie des antiquités de Phocide (étude du mobilier archéologique)
- Lionel Fadin, ingénieur topographe de l’École française d’Athènes
Le gymnase de Delphes était destiné à l’éducation intellectuelle et athlétique des jeunes Delphiens. Il accueillait également une partie des concours athlétiques organisés tous les quatre ans à l’occasion des Jeux Pythiques en l’honneur d’Apollon. Ce vaste complexe architectural a été fouillé en plusieurs étapes entre 1898 et 1994 par l’École française d’Athènes et par l’Éphorie des antiquités de Phocide. Il a fait l’objet d’une publication en 1953 par Jean Jannoray, mais les fouilles récentes sont restées presque inédites, en particulier celles du xyste, un portique long de ca 186 m édifié sur la terrasse supérieure du gymnase.
Ce projet, mené depuis 2019 grâce au soutien de l’École française d’Athènes et du Fonds national suisse pour la recherche scientifique, est en particulier consacré à l’étude du xyste. Ce monument, qui offrait aux athlètes une piste de course à l’abri des intempéries et du soleil, n’a été intégralement fouillé qu’en 1990 et n’a pas été l’objet d’un relevé précis et d’une étude architecturale depuis lors. Il fait pourtant partie des plus grands portiques du monde antique et sans doute des mieux conservés. L’objectif du projet est d’examiner en collaboration avec Sotiria Kriemadi les différents états de construction et de réfection du xyste entre sa construction au IVe s. av. J.-C. et sa désaffectation huit siècles plus tard. Doté à l’origine d’une colonnade d’ordre dorique en travertin local, ce grand portique a en effet été reconstruit à l’époque impériale avec de nouvelles colonnes ioniques en marbre de Livadia. L’étude du mobilier archéologique en collaboration avec Anthoula Tsaroucha permettra de fixer dans le temps ces différentes transformations et ainsi de retracer l’histoire complexe de ce monument majeur du paysage delphique.
En parallèle, l’Éphorie des antiquités de Phocide, sous la direction d’Athanasia Psalti, prépare actuellement un projet de restauration et de mise en valeur du gymnase. À cause d’importants risques d’effondrement et de chute de rochers, cette partie du site archéologique de Delphes est aujourd’hui interdit d’accès aux visiteurs et l’objectif à terme est de le réintégrer au parcours touristique entre le sanctuaire d’Apollon, la source Castalie et le sanctuaire d’Athéna Pronaia à Marmaria.
